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Posté le: Jeu 27 Aoû 2009 08:59 Sujet du message: [Z1] Alexander Korda's Private Lives (Eclipse n°16) |
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The Private Life of Henry VIII
La vie privée du roi Henry VIII à travers ses mariages successifs souvent fatals pour ses épouses.
Ceux qui suivent Jonathan Rhys Meyer dans les Tudors depuis 3 saisons maintenant risquent fort d’être étonnés de la version Korda. En effet, Charles Laughton n’a rien d’un athlète et avec sa barbe fournie est bien plus proche des représentations bedonnantes d’Henry VIII que la série HBO.
Tout en respectant l’Histoire, Korda met l’accent sur la farce et le pathétique d’un monarque dépassé par ses propres envies. Le coté satyrique n’empêche pas l’émotion mais le fun l’emporte en majorité comme pour l’exécution de Anne Boleyn où 2 bourreaux français et anglais se chamaillent pour savoir qui exécute avec le plus de classe. Des dialogues savoureux : une femme trouve que la reine a une belle robe et que ça fait longtemps qu’elle n’en a pas eue. Son mari lui rétorque qu’elle aura une robe neuve, le jour….de son exécution.
Et bien sur la nuit de noce entre Henry VIII et Anne de Cleves, morceau d’anthologie où la pseudo idiote du village se trouve être en fait une championne de poker menteur.
Très grosse performance de Charles Laughton. Comme le ton est à la satyre, ce « monstre jovial » inspire plus la rigolade que la peur, mais il faut voir Laughton vautré sur son trône, descendre chope sur chopes et balancer des os derrière lui….Une prestation justement récompensée par un Oscar en 1934.
The Rise of Catherine the Great
Le mariage difficile de Catherine II (incarnée par l'actrice allemande Elisabeth Bergner, dans ses débuts en anglais) avec Pierre III (Douglas Fairbanks Jr.) et son accession au trone d'impératrice de Russie.
La grande Catherine est sensiblement différent d’Henry VIII. Probablement parce que Korda se contente ici de produire, cédant la place aux manettes à Paul Czinner. L’humour y est moins dialogué et plus visuel, la caméra plus mobile. Principalement on essaye pas de coller un gag des qu’il y a un « trou » mais l’ensemble reste tout de même très drôle et divertissant.
Elisabeth Bergner et Douglas Fairbanks Jr se chamaillent à qui mieux mieux dans cette superbe évocation costumée de St Petersbug au XVIIeme siècle.
The Private Life of Don Juan
Douglas Fairbanks Sr. fait son chant du cygne dans cette délicieuse satyre du mythe de Don Juan. Apres avoir fait croire à sa mort et fuit Séville, un Lothario vieillissant ne revient que pour découvrir qu'il a été complètement oublié.
Don Juan est incarné par un Douglas Fairbanks vieillissant et c’est sa dernière apparition à l’écran en 1934. Comme la plupart des immenses stars du muet, le parlant signifiera sa fin de carrière. D’ailleurs la critique ne sera pas tendre avec la star, le déclarant incapable de déclamer la moindre ligne. C’est très largement abusif car si la performance de Fairbanks n’est pas de celles qui font les légendes, elle reste parfaitement honnête voire émouvante si l’on veut bien considérer qu’avec ce rôle il casse littéralement son image de jeune premier romantique. Ici Don Juan est âgé et n’a plus le même effet sur les femmes.
Accompagnant Fairbanks on retrouve la très belle Merle Oberon, entrevue brièvement en Ann Boleyn dans Henry VIII.
Rembrandt
Rembrandt, au moment où l'histoire commence, est un peintre adulé, sollicité par les plus riches. Puis c'est la lente descente dans la solitude et l'oubli.
Alexandre Korda et Charles Laughton se retrouvent en 1936 pour cette évocation de la fin de vie du peintre Rembrandt. Plutôt que le registre habituel de la comédie, Korda préfère une évocation émouvante, emprunte de nostalgie sur les thèmes de la perte et de la solitude. Il est dit que Laughton et Korda se disputèrent tout le long du tournage, en désaccord sur l’orientation générale. Toujours est-il que Laughton livre là une de ses plus belles performances, accompagné par Elsa Lanchester, son épouse à la ville.
En marge de la prestigieuse collection principale, Criterion propose la plus modeste collection Eclipse que l'on peut comparer aux Introuvables de chez Wildside. Des titres rares mais néanmoins importants, n'ayant pas bénéficiés d'un remastering ou d'un ajout de contenu éditorial mais dont la qualité technique générale permet une édition honorable (souvent sur du DVD5) Là où Criterion est irréprochable, Eclipse accuse parfois le coup mais sans démériter.
C'est le cas de ce beau coffret consacré aux Historiques d'Alexander Korda.
Alexander Korda, hongrois d'origine (que cela ne vous rebute pas ) est un pionnier du cinéma qui compte déjà 25 films à son actif lorsqu'il quitte son pays pour débarquer à Londres au début des années 20. Il s'y installe et fonde les studios Denham qui plus tard deviendront la RKO.
Korda tourne aux US pour Universal mais c'est en Angleterre qu'il obtient ses plus grands succès au point d'etre en 1942 le premier réalisateur à etre anobli par le roi pour services rendus à la cause du cinéma.
Il disparait en 1953.
Chaque année est décerné The Alexander Korda Award qui récompense le meilleur film britannique. _________________ Notre chtit forum
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