[DVD] Bobby

[rorschach]

Le 5 juin 1968, à minuit, le sénateur démocrate Robert F. Kennedy, ancien Ministre de la Justice, candidat démocrate à la Maison Blanche et probable successeur de son frère JFK, était assassiné dans les couloirs de l'Hôtel Ambassador de Los Angeles.
Bobby fait un retour rapide sur cette tragédie, ses circonstances et ses protagonistes avec, en arrière-plan, les problèmes sociaux et politiques de l'Amérique de la fin des sixties : racisme, sexisme, inégalités...



Réalisé par Emilio Estevez qui aurait porté en lui ce projet pendant plus de 10 ans. Présence de papa Martin Sheen, démocrate très engagé ainsi que quasimment tout le beau linge d'Hollywood dans un petit rôle. En faire la liste serait trop long, ya tout ce que compte le business en démocrates et probablement plus. Cherchez pas, prenez le botin.



Emilio Estevez ne montre quasimment jamais Robert Kennedy sauf à travers des images d'archives, d'interviews ou de speech, qu'il mele habilementà la vie quotidienne de ceux de son entourage ou parfaits inconnus qui gravitent autour de lui en ce jour fatidique à l'Ambassador Hotel deLos Angeles. A ce propos, Estevez a eu un bol extraordinaire car l'Ambassador, désaffecté depuis 20 ans, était en cours de démolition au moment du tournage et il a pu shooter un bon nombre de scènes sur les lieux meme et finir le reste dans d'autres hotels de la région.



On sait comment cela va finir et on ne peut s'empecher de frémir étant donné l'immense attente, l'espoir qui reposait sur Bobby. Incroyable la ferveur qu'il générait auprès de ses nombreux partisans. La famille Kennedy, pour les américains, est vraiment ce qui se rapproche le plus d'une famille royale.
Pour ceux qui visionneront ce film, portez une attention particulière aux discours de Kennedy. J'avais été impressionné par les discours de son frère ainé, d'une rare puissance évocatrice, promettant aux américains du sang et des larmes, autrement dit beaucoup d'efforts à fournir. Les discours de Bobby ne sont pas moins forts avec une conotation humaniste pronant la réconciliation et le respect mutuel. Magnifique. Beaucoup d'hommes politiques devraient s'en inspirer aujourd'hui.



Pour en revenir au film, il n'est pas exempt de maladresses. Le script maison d'Emilio Estevez se perd parfois (souvent) dans de nombreuses sous intrigues dont on a que foutre. Si les cuisines sont sympas grace à Laurence "Morpheus" Fishburne, Freddy "Federico Diaz" Rodríguez et Christian Slater, le hall de l'hotel et son portier à la retraite (Anthony Hopkins) c'est moyen de meme que les affaires de cul du directeur (William H "Dr. David Morgenstern" Macy avec la réceptionniste (Heather Graham) ou ses états d'ame avec son épouse esthéticienne (Sharon Stone). Le pire étant les tribulations d'Ashton Kutcher et deux propagandistes démocrates shootés à l'herbe ou encore les états d'ames de Demi Moore en chanteuse ringarde et avinée (scotchée).
N'est pas Robert Altman qui veut et Emilio s'est mis trop la pression avec sa chorale un chouia bavarde voire verbeuse.



Et pourtant malgrè un traitement un peu bancal, il y là une véritable passion pour son sujet, passion communicative qui fait que sans connaître Robert Kennedy ou si peu, à travers le regard de ceux qui le cotoyèrent en ce dernier jour, on se prend à l'aimer et à esperer.
Le dernier quart d'heure est magnifique et un véritable crevecoeur.



Some people see things as they are and say why ?
I dream things that never were and say why not ?







Techniquement :



Une image probablement volontairement assez douce. Transfert d'une grande beauté, couleur bien saturée et contraste parfait.
VO en DD 5.1 particulierement centrée sur les dialogues nombreux donc parfaitement audibles.
Pas de sous titres français sur cette édition Z1.



Bonus :



# Bobby: The making of an american epic.
# Eyewitness accounts from the Ambassador Hotel
# Trailer
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