[DVD] The Queen

[Pat 17]

Vu hier



Film
Son (VF DD 5.1)
Image

Image remarquable, bien que souffrant comme c'est bien souvent le cas de problèmes de bruit dans les basses lumières ; la colorimétrie est parfaite, le contraste également, le piqué est très bon. Le son est bon, même si le sujet ne permet pas de faire des folies en termes de spacialisation.

Le film a déjà fait l'objet d'un post en rubrique cinéma

J'ai été plus que séduit par ce film. Déjà, par la prestation d'Helen Mirren, que j'avais déjà pu apprécier dans Elizabeth. C'est d'ailleurs curieux de noter que son interprétation d'Elizabeth II donne l'image d'une souveraine plus froide que celle de sa lointaine aïeule, que l'Histoire ne considère pourtant pas habituellement comme étant un boute en train.

A noter d'ailleurs, pour rester dans le casting, que la ressemblance physique entre les acteurs et leurs personnages réelles est assez frappante, notamment pour les deux rôles principaux.

Au-delà de la disparition de la Princesse Diana, qui est plus un prétexte au film que son sujet principal, il est intéressant de suivre cette confrontation dans le couple politique formé par la reine Elizabeth II et son Premier ministre Tony Blair.

Confrontation politique, naturellement, la Reine étant par nature plus orientée vers les conservateurs que les travaillistes. Confrontation sociale également, Blair sans être d'origine modeste ne faisant pas partie du gotha non plus ; on ajoutera encore la confrontation de générations pour parfaire le tableau.

L'analyse des personnages reste très humaine : même si Elizabeth II, engoncée dans ses principes d'un autre âge (pas si lointain d'ailleurs), apparaît comme froide et distante, on décèle en elle le doute, la détresse, mais aussi une certaine peine pour celle qui, comme le soulignait Tony Blair dans le film, tout fait 24 heures sur 24 pour détruire son oeuvre pendant des années. Alors que curieusement j'avais une image très négative de la famille royale britannique, ce film aurait plutôt tendance à la faire apparaître comme plus sympatique, à l'exception notable du Prince Philip qui y est dépeint comme un parfait abruti.

Le decorum qui entoure la monarchie britannique ajoute à l'intérêt du film, je dirais presque comme une touche d'exotisme pour un Français pétri de culture républicaine (même si les fastes de l'Elysée ne doivent pas être en reste, le Président ne bénéficie quand même pas de l'aura entourant une dynastie au pouvoir depuis un millénaire ou presque).

En bref, un très bon moment.

[max zorin]

Moi, ce que j'avais aimé dans ce film, c'est l'illustration du lien très fort qui unit le peuple britannique à "sa" monarchie.

Parce que finalement, je crois que les britanniques sont très attachés à leur famille royale et à tout le folklore.

J'avais écrit un cr dans la rubrique ciné.
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And did we tell you the name of the game, boy?

[Pat 17]

[max zorin]

Ah bah oui, j'avais pas fait gaffe.

[Pat 17]

[max zorin]

Pat:

[rorschach]

Dimanche 31 août 1997. La princesse Diana meurt des suites d'un accident de voiture survenu sous le pont de l'Alma à Paris. Si cette disparition plonge la planète dans la stupeur, elle provoque en Grande-Bretagne un désarroi sans précédent.
Alors qu'une vague d'émotion et de chagrin submerge le pays, Tony Blair, élu à une écrasante majorité au mois de mai précédent, sent instantanément que quelque chose est en train de se passer, comme si le pays tout entier avait perdu une soeur, une mère ou une fille.
Au château de Balmoral en Ecosse, Elizabeth II reste silencieuse, distante, apparemment indifférente.
Désemparée par la réaction des Britanniques, elle ne comprend pas l'onde de choc qui ébranle le pays. Pour Tony Blair, il appartient aux dirigeants de réconforter la nation meurtrie et il lui faut absolument trouver le moyen de rapprocher la reine de ses sujets éplorés..



The Queen est probablement un des films les plus intelligent que j'ai vu ces dernières années. En tout point remarquable, que ce soit au niveau de l'approche choisie par Stephen Frears, aussi subtile et nuancée que la réalisation joue la carte de la pudeur, sans aucun sensationnalisme venant pervertir le sujet. ce n'est pas une version filmée des tabloïds british qui ne se sont pas gênés eux pour charger à outrance la Reine et toute la famille royale durant les événements tragiques d'août 97.



Les anglais entretiennent une relation amour/haine avec leur famille royale en général et avec la reine Elizabeth en particulier. Amour souvent, haine parfois. Quoi le terme haine est probablement trop fort mais il y a des moments où la popularité qui ne s'est jamais démentie atteint des niveaux plus bas. Et la mort de Diana est certainement ce moment critique qui a bien failli mettre fin à la monarchie en Grande Bretagne.
Je me souviens avoir été immensément triste à l'annonce du décès de Diana. Avec le recul, j'ai conscience que ma réaction comme celle de beaucoup de monde fut largement exagérée mais même maintenant je ne me l'explique pas. J'ai longtemps vécu en Angleterre étant ado, j'étais au mariage du siècle, j'ai toujours suivi de loin ce qu'elle faisait, plus par habitude que par réel intérêt. Et pourtant j'ai été profondément choqué par sa mort, du niveau du 11 septembre, c'est dire comme je me sens un peu ridicule aujourd'hui.....et quand même encore vachement triste.



Avant de rigoler comme des baleines républicaines il faut essayer de comprendre ce que représente la monarchie pour les anglais. Je dis bien les anglais car naturellement les écossais, irlandais et les gallois ne partagent pas vraiment les mêmes sentiments. Quoique ! Glawdys, ma mamie, galloise pure souche, collectionnait articles et photos comme une jeune groupie ou Darky les posters de Marilyn Manson.
Pour faire court, la monarchie britannique est bien plus qu'une résurgence du passé, un truc pompeux et inutile, c'est un garant, une protection, une référence et un exemple sur lequel le peuple peut s'appuyer lorsque ça va mal. une icône. Problème, ce peuple éminemment conservateur que sont les anglais a évolué, pas la monarchie. Mais après tout c'est ce qu'on leur demande, être pour les anglais la seule chose qui ne change pas dans un monde en perpétuelle évolution. Cela nécessite un certain éloignement, une position où la Reine n'est proche de son peuple que lors des évènements importants.



Or, lors de la tristesse qui s'est emparée du peuple, la Reine n'a pas répondu présente. Considérant la mort de Diana comme un problème à traiter dans l'intimité familiale, Elizabeth ne prit pas immédiatement conscience du drame national amplifié par les journaux qui en ont rajouté des tonnes. Et lorsqu'elle se rendit compte de la situation, son éducation lui fit traiter par le mépris ou au mieux l'ignorance ce qu'elle considérait comme un délire collectif passager.
La reine Elizabeth II bénéficie depuis la seconde guerre mondiale d'une véritable adoration de la part de son peuple mais celui ci senti confusément qu'elle lui faisait défaut dans ce moment d'intense souffrance. Et l'adoration se mua d'abord en consternation et bien vite en colère contre cette reine insensible, sans c?ur, allant même jusqu'à lui imputer la responsabilité de la mort de Diana tant les relations tendues entre la reine et son ex belle fille n'étaient un secret pour personne.



Le monarque se doit d'être présent pour son peuple mais jamais proche.
Un exemple au comportement irréprochable. C'est à partir du moment où la famille royale a commencé ou a paru se comporter comme n'importe quel sujet du royaume: turpitudes diverses, frasques publiques et même, crime suprême: divorce. c'est alors que le déclin a commencé et que s'est posé sérieusement la question du maintien de la monarchie.
Avec l'arrivée de Tony Blair, jeune 1er ministre travailliste, forcément progressiste sur ces questions, on aurait pu penser qu'il essayerait de tirer profit de l'occasion. C'est d'ailleurs ce que l'on attendait de lui dans son camp. Contre toute attente il prit la mesure de la digne reine, comprit son désarroi et son incompréhension et s'employa, avec toute la déférence requise en pareille situation, pour la conseiller sur la manière d'agir. Insistant pour qu'elle apparaisse et fasse preuve publiquement de son chagrin ou au moins de son émotion. Pour quelle prenne toute sa part dans le travail de deuil de la nation. Quand on est le treizième premier ministre d'une reine qui en a donc vu d'autres et que l'on doit lutter contre la rigidité légendaire de la famille Windsor, on a pas la partie facile pour les faire entrer bon gré mal gré dans le XXIeme siècle.



Dire que Helen Mirren est exceptionnelle est en dessous de la vérité. Voilà bien longtemps qu'un Oscar de la meilleure interprète n'avait pas été aussi pleinement mérité. Au bout de cinq minutes seulement il apparaît évident que Helen Mirren va être nominé à la quasi totalité des festivals.
Il est d'ailleurs amusant de noter que Helen Mirren a joué le rôle d'Elizabeth I en 2005 pour lequel elle a également été largement récompensé. La pose royale lui va bien, elle l'aborde avec force, intériorité, pudeur, fragilité, puissance et pour tout dire...majesté.
Je manque peut être d'objectivité à cause du sujet mais il y a longtemps que je n'avais pas été remué à ce point.



Helen Mirren est parfaitement secondé par James "Zefram Cochrane" Cromwell (un comble pour incarner un prince consort) dans le rôle du Prince Philip aussi coincé et bas de plafond qu'on se l'imagine.
Michael Sheen est Tony Blair, assez ressemblant et je dois dire plus crédible qu'en chef des loup garous de Underworld.
Stephen Frears filme certes de façon académique mais résiste à la tentation, la facilité du sensationnel tant il eut été plus pratique de tirer à boulets rouges sur cette personnalité en apparence glaciale....mais cela aurait été nettement moins intéressant.



Curieusement, si le début avec l'accident est émouvant ce n'est pas le passage le plus riche en émotions, ni même les obsèques nationales.
Là aussi, Frears ne recherche pas le lacrymal mais deux scènes particulièrement. La reine face à l'hommage populaire devant Buckingham palace ou seule au bord d'une rivière en Ecosse (sublime image du cerf royal) vous mettront le c?ur à l'envers.
Un film magnifique de bout en bout, Frears et Mirren touchés par la grâce.



Techniquement :



Très beau transfert, d'une grande clarté. A noter la différence d'éclairage, plus chaud, sous exposé, lors des scenes d'intérieur avec la famille royale et comportant plus de grain que les scenes nettement plus claires au 10 Downinig street. Définition minutieuse, aucun probeme de compression.
VO DD 5.1 très précise aux dialogues legerement sur centrés sur l'avant.
Malheureusement, pas de sous titres français sur cette édition Z1.





Bonus :



Commentary by: Director Stephen Frears & writer Peter Morgan, British historian & royal expert Robert Lacey, author of Majesty
The making of The Queen




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Notre chtit forum

[Pat 17]

[max zorin]

Je crois que ce film fait l'unanimité. Plus que le portrait d'une reine, c'est le portrait d'une société auquel on a droit ici.

PS: Mine de rien, j'ai aimé chacun des films de Frears! Pourtant, ce n'est pas à la base un cinéma qui me tente.
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