[DVD] Hammer Classics : La Déesse des sables

[rorschach]

Une belle européenne, Carol, est habitée par l'esprit de la mystérieuse Ayesha, reine de la cité perdue de Kuma. Elle est emmenée à Kuma pour lui succéder..




Oh who is She ?
A misty memory
A haunting face
Is she a lost embrace.

Am I in love with just a theme
Or is Ayesha just a dream
A mistery...
Oh who is She ?

I call her name
Across and endless place
She'll answer me
Wherever She may be

Somewhere across the sea of time
A love immortal such as mine
will come to me...
...eternally

Immortal She
Return to me




La Déesse des sables aka The Vengeance of She en VO est la suite de She, tourné trois ans plus tôt par la Hammer avec Ursula Andress, Peter Cushing et Christopher Lee. Que du lourd donc et le succès fut tel qu'une suite fut immédiatement envisagée en brodant sur le roman original de H. Rider Haggard.



Parlons de l'auteur: H Rider Haggard est un contemporain de Kipling et les deux auteurs ont en commun l'aventure exotique, le roman colonial et un peu moralisateur et condescendant, en Afrique pour le premier, en Inde pour le second. Si Kipling est passé à la postérité non seulement pour la qualité de son oeuvre mais aussi grâce au cinéma, il n'en est pas de même pour Rider Haggard bien qu'il ait lui-même, et de son vivant, été l'objet de nombreuses adaptations dans les deux premières décades du cinématographe. Entre 1899 avec Méliès et 1925 (mort de Rider Haggard), She sera porté six fois à l'écran.



Mais l'histoire d'Ayesha, merveilleuse d'un amour absolu et d'aventure débridée, n'est pas le roman le plus célèbre de son auteur. Le personnage d'Allan Quatermain, qui lui aussi rencontrera "celle qui doit être obéit" dans She et Allan sera porté à l'écran des 1919 puis en 1937 et en 1950 dans Les mines du roi Salomon avec Stewart Granger et Deborah Kerr. Et enfin en 1985 avec Richard Chamberlain et Sharon stone dans ce qui sera considéré (à juste titre) comme un sous Indiana Jones. Or, à la lecture des romans, il est évident que le personnage d'Indy doit énormément a Allan Quatermain. Le temple caché de La dernière croisade ressemble furieusement à l'entrée de la citée cachée de Kuma.



Mais Indy n'est pas le seul emprunt à Rider Haggard, bien avant Lucas et Spielby pour le cinéma, la littérature d'aventure de Conan Doyle et Edgar Rice Burroughs (pour ne citer que les plus connus) s'inspirera copieusement avec Le monde perdu, la ceinture empoisonnée...ou Tarzan car Pellucidar a beaucoup en commun avec Kuma.
On y trouve également une très nette source d'inspiration chez Rosny Ayné et Jack London.

La Déesse des sables est donc une très libre adaptation de Ayesha. Killikrates ayant repoussé l'amour de She, celle ci s'était baignée dans la flamme éternelle pour la deuxième fois mais cette seconde étreinte la fit vieillir instantanément. Au seuil de la mort elle avait promis à Killikrates de revenir. Celui ci, désormais immortel et détenteur du secret, l'attend depuis 2000 ans dans la citée éternelle de Kuma. Quand Carole lui apparaît en songe, il la prend pour la réincarnation de She et n'aura de cesse de l'attirer à Kuma pour la présenter à la flamme et la faire revenir pour l'éternité. Mais Carol n'a peut être, malgré ses songes étranges, rien à voir avec Celle qui doit être obéit.



Avec cette suite, la Hammer cherche à rééditer le succès de She mais n'y parviendra pas. La déesse des sables pêche nettement par ses qualités: le scénario manque de rhytme, se laissant aller à la déambulation (faussement) mystique de son héroine. Les têtes d'affiche et personnages secondaires manques d'épaisseur et sont même pour la plupart assez fades. Les habitués de la Hammer ne se laisseront pas porter par cette sublime histoire d'un amour impossible.
Reste la qualité des décors, certes très carton pate pour Kuma mais également de très belles prises de vues dans le désert espagnol servant de cadre à l'ensemble des westerns spaghetti.



Et bien sur le morceau de choix est la magnifique actrice tchèque Olga Schoberová rebaptisée Olinka Berova pour sa carrière cinéma.
La scène du bain est celebre et dans tous les bouquins spécialisés.
Mais la plus belle scène reste l'ouverture, où Carol, sous l'emprise hypnotique des mages de Kuma, marche sur la route sinueuse des hauteurs montagneuses au-dessus de Monaco, accompagné par la superbe balade langoureuse dont le texte figure en haut de ce topic. Une pure merveille. Attention, à voir en VO, la VF ne comporte que la musique.

En ce qui me concerne, La déesse des sables est un des chefs d??uvre de la Hammer, atypique de sa production mais l'effet nostalgie jouant à fond, il n'est pas sur que mon engouement soit partagé par le pus grand nombre.



Techniquement :



la définition n'est pas extraordinaire mais la colorimétrie est belle et l'ensemble est d'une qualité tout à fait correcte pour un fim de 40 ans n'ayant pas été restauré.
VO + VF en mono. Les dialogues sont très clairs sur la VO et la musique bien mise en valeur.



Bonus :

# La bande annonce
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