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Actualité Star Trek [saison II]
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Lt. Cmder Valdek
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MessagePosté le: Mer 29 Avr 2009 20:15    Sujet du message: Répondre en citant

L’idée de nous révéler que Starfleet aurait ouvert ses portes aux orion(ne)s - qui sont pourtant les ressortissant(e)s d’une puissance potentiellement ennemie de la Fédération dans la timeline originelle - aurait pu représenter une belle initiative si elle n’avait pas eu pour seules fonctions d’asseoir la virilité de Kirk et enfiler un cliché racoleur de plus. Depuis Vina dans le premier pilote Star Trek TOS 00x01 The Cage jusqu’à l’un des tous derniers épisodes de Star Trek Enterprise 04x17 Bound (Le Lien), les Orionnes à la peau verte et fort peu vêtues sont le tribut de la franchise au fantasme de la "femme de l’espace". Fallait-il vraiment que la seule Orionne non-effeuilleuse professionnelle jamais rencontrée (hors univers miroir) soit par le "hasard" des circonstances aussi dénudée que les danseuses érotiques des marchés aux esclaves orions ? Le film de J.J. Abrams révèle ainsi que ses caractérisations sont strictement utilitaires & fonctionnalistes, à l’instar des ciblages de pubs pour lessive.

Nous sommes désormais en 2258, et nous y resterons jusqu’à la fin du film. La main story débute...

L’on revisite le test du Kobayashi Maru mis en scène dans Star Trek II : The Wrath Of Khan (La colère de Khan), où il fut révélé que Kirk était le seul cadet à avoir trouvé une solution inédite à ce test de personnalité en le reprogrammant, et où Kirk expliqua qu’il n’aimait pas perdre quitte à tricher (y compris avec la mort). Abrams nous montre donc en live dans son film la reprogrammation du test du Kobayashi Maru par un Kirk arrogant et sûr de lui comme jamais, au point littéralement de se la jouer, jusqu’à pasticher la pomme que croquait Kirk dans Star Trek II : The Wrath Of Khan (La colère de Khan) en déclarant triomphalement « Je n’aime pas perdre » (« I don’t like to lose »). Chris Pine est ici extrêmement convainquant mais peu subtil, et l’allusion à Star Trek II : The Wrath Of Khan (La colère de Khan) est lourde, grossière.



Il apparaît alors que celui qui a développé et programmé le test du Kobayashi Maru (quatre ans avant) est le Commander Spock, et que celui qui expose la fraude de Kirk est aussi le Commander Spock ! Ben voyons, il fallait que ce soit Spock ! Déjà le ton est donné : malgré le gigantisme des amphithéâtres et des hangars à navette de Starfleet Academy, le Star Trek de J.J. Abrams est minuscule, car en toute occasion seuls les personnages de Star Trek TOS sont impliqués au mépris de toute probabilité.

Bizarrement, la reprogrammation sauvage du test du Kobayashi Maru par Kirk est présentée ici par Starfleet Academy comme une faute grave, alors que Star Trek II : The Wrath Of Khan (La colère de Khan) établissait au contraire que Kirk avait reçu des éloges (voire une recommandation) pour son initiative. Bah ! Encore une contradiction qui se dissout dans l’astuce de la nouvelle trame temporelle…

C’est alors que débute la prévisible lutte des héros contre l’hyper-super-méga-ultra-méchant du film. Un appel de détresse (que tout le monde a entendu dans la troisième bande annonce), et le branle bas de combat sonne à Starfleet Academy, les cadets de la promotion de Kirk sont affectés à divers vaisseaux (notamment l’USS Faragut et l’USS Enterprise) ! Faut-il au passage que la flotte de Starfleet manque de vaisseaux et d’effectifs...

Chose étrange, bien que cadette elle-même, Uhura exige du Commander Spock que celui-ci l’affecte à l’USS Enterprise au lieu de l’USS Farragut... et celui-ci obtempère sans discuter. Mhhh...



Sanction de sa fraude au Kobayashi Maru, Kirk est le seul à ne recevoir aucune affectation. Mais son ami le Dr. McCoy parvient à le faire clandestinement embarquer à bord de l’USS Enterprise sous couvert de maladie qu’il lui inocule lui-même (un médecin doit parait-il s’embarquer avec son patient...).

Scène d’introduction de l’USS Enterprise au design extérieur modernisé, comme vaguement mâtiné de l’Enterprise D du 24ème siècle. Une légère pause dans le rythme extrême du film pour dépeindre cet USS Enterprise de l’univers parallèle sous toutes les coutures. Il s’agit probablement d’un clin d’œil aux retrouvailles de l’Amiral Kirk avec son Enterprise dans Star Trek : The Motion Picture. Mais ici, bien que visuellement très belle (CGI dernier cri oblige), la scène est tout sauf contemplative, bien trop vite expédiée pour laisser vraiment les spectateurs s’émouvoir.

Nous sommes maintenant à bord de l’USS Enterprise. Nous découvrons une passerelle immaculée plus futuriste que celle de n’importe quel vaisseau de Starfleet de la TNG-era un siècle plus tard, et la profusion de spots et de sunlights lui donne l’ambiance d’une discothèque. Cool me direz-vous ? Si l’on veut. La Fédération peut remercier Nero de son attaque 25 ans plus tôt, car elle a su rendre les décorateurs d’intérieur de Starfleet très hype. Mais en contrepartie, la salle des machines a été complètement négligée par eux, elle est même tombée dans le plus total archaïsme, jusqu’à faire passer celle de Star Trek TOS pour ultramoderne : c’est devenu le coin de la chaudière de Freddy, gigantesque usine archéo-industrielle à la mode steampunk saturée de tuyauterie sortie de Giedi Prime (Dune) ou de Brazil, de vapeurs opaques dignes de cargos à charbon du 19ème siècle. Serait-ce une façon allégorique d’introduire soudain dans Starfleet une hiérarchie de classes entre l’aristocratie du haut et les forçats du bas ?



La passerelle accueille le capitaine Pike. Spock est son second. Uhura est affectée aux communication grâce à sa parfaite maîtrise de trois dialectes romuliens. Sulu est au poste de pilotage pour la première fois, et il fera une petite erreur lors du passage à distorsion qui fera rire le public - encore un peu d’humour gadget. Le benjamin de l’équipe, Pavel Chekov, amusera également la galerie par son accent russe totalement parodique. Ce dernier est présenté comme ayant 17 ans, alors qu’étant né en 2245 dans Star Trek TOS, il devrait n’avoir que 13 ans. Bah ! Il suffit de se convaincre que la nouvelle trame temporelle créée par Nero aura fait naître Pavel Chekov quatre ans plus tôt et le tour est joué.

A l’infirmerie, Kirk se remet péniblement des symptômes que McCoy lui as infligés pour l’embarquer clandestinement, et coup de génie (peu convainquant), il fait le rapprochement entre les circonstances de l’appel de détresse vert lequel vole à distorsion l’USS Enterprise et les circonstances de l’attaque de l’USS Kelvin qui emporta son père il y a 25 ans. Kirk force l’entrée de la passerelle pour hurler au Capitaine Pike sa découverte : « It’s a trap ! »., et à force d’insistance, finit par l’en convaincre. Euh ou ai-je déjà entendu ça ? Ah oui, bien sûr, Star Wars plusieurs fois même (notamment dans Star Wars V : The Empire Strikes Back et Star Wars VI : Return Of The Jedi).

Malgré l’illégalité de sa présence à bord, Kirk parvient ainsi à s’illustrer. Mais son intervention aura juste conduit Pike… à lever les boucliers de l’Enterprise !



Arrivé en orbite de Vulcain, c’est un peu Wolf 359 (Star Trek TNG 04x01 The Best Of Both Worlds (Le meilleur des deux mondes)) en tout petit : quelques carcasses de vaisseaux de la Fédération, et le Narada invulnérable trônant en orbite de Vulcain, ayant déployé sa plateforme atmosphérique de forage et projetant un rayon lumineux vers le noyau de la planète Vulcain. L’Enterprise n’est pas en mesure de lutter contre le Narada, et ses téléporteurs s’avèrent inopérants à proximité de la plateforme de forage. Nero exige la venue à bord du capitaine Pike (même schéma que pour le capitaine Robau de l’USS Kelvin dans le teaser). C’est aussi l’occasion d’un face à face par écrans de passerelles interposés entre Spock et Nero, où ce dernier lui révélera ne pas l’avoir encore rencontré, suggérant donc venir du futur…

Face à cette puissance très supérieure, Pike obtempère pour faire diversion, et ordonne à Kirk, Sulu, et un redshirt anonyme (un hommage certainement à la "grande" tradition de Star Trek TOS) de faire un saut orbital (faute de téléportation) pour prendre pied sur la plateforme de forage et la désactiver.

Les héros comprennent rapidement le plan diabolique de Nero : créer un trou noir au centre de Vulcain pour anéantir la planète. Aussitôt Spock transmet l’évacuation générale à Vulcain. C’est fou, le peuple vulcain possède les plus éminents scientifiques de la Fédération... mais il aura bien sûr fallu que seuls les héros de l’Enterprise soient capables dès leur arrivée de comprendre ce que Nero projetait ! Chez J.J. Abrams comme dans trop de comics, seuls le(s) héros et le(s) méchant(s) sont intelligents et forts, le reste de l’univers est composé d’imbéciles.

Une navette de l’Enterprise conduit l’équipe de saut à la verticale de la plateforme de forage, pour sauter depuis l’orbite. Mais alors pourquoi la navette ne descend-elle pas elle-même jusqu’à la plateforme ? Qu’on ne nous fasse pas croire que le puissant Narada détecterait la navette et pas les trois "parachutistes" ? Et comment de tels sauts sont-ils même possibles ? Ils violent frontalement les acquis de l’orbitographie, les principes gravitationnels, tout en ignorant les dangers extrêmes de le pénétration atmosphérique où le risque d’embrasement est considérable même à des assiettes réduites, et qui pourtant là est supposé se pratiquer tout naturellement à la verticale avec pour seule protection un scaphandre ! N’importe nawak, mais quelle importance, puisque c’est l’occasion pour J.J. Abrams d’offrir sa scène la plus spectaculaire au film.



Kirk et Sulu atterrissent donc sur la plate-forme (et le red shirt meurt bien évidemment carbonisé).

Alors comme ça, la plateforme n’est protégée par aucun champ de force, et n’est pas solidaire du puissant vaisseau de Nero ! Pourquoi alors l’Enterprise n’a pas juste tenté de la détruire depuis l’orbite, avec ses phaseurs par exemple ? Et pourquoi tout simplement les Vulcains eux-mêmes n’ont pas tenté de détruire cette plateforme. Dès Star Trek Enterprise, un siècle plus tôt dans la trame temporelle commune aux deux univers, Vulcain possédait un système de défense élaboré et de nombreux vaisseaux atmosphériques d’interception. Ah oui, c’est vrai, J.J. Abrams voulait sa scène tape à l’œil de saut orbital...

S’ensuit un combat au corps à corps sur la plate forme au dessus du vide (un grand classique de Star Wars V : The Empire Strikes Back et Star Wars VI : Return Of The Jedi) avec deux séides romuliens, d’apparence moins romuliens encore que Nero, ressemblant à des pirates ou à des brigands médiévaux sortis d’un sous-bois… une d’une dystopie à la Mad Max.

Parce que dans Star Trek TOS 01x06 The Naked Time (L’équipage en folie), Sulu se prenait pour un bretteur sous l’effet de la folie, Sulu est ici présenté comme expert en escrime, et durant le combat avec le Romulien, voilà qu’il sort de sa poche une épée télescopique qui doit faire partie du nouvel équipement standard de l’officier de Starfleet, et il entame un petit duel de cape et d’épée, avant d’embrocher son adversaire. C’est totalement anachronique et inefficace comme arme de défense (tout en étant dénué de la dimension cérémonielle des armes blanches klingonnes - pour preuve Worf emploie autant que possible le phaser), mais cela devait certainement faire partie des composantes Star Wars qui manquaient tant à Star Trek. L’épée télescopique est devenue dans le Star Trek version Abrams l’épée laser de Star Wars.



Bien sûr Kirk et Sulu triomphent de leurs adversaires, mais trop tard, Vulcain est condamnée. Ce qui donne encore l’occasion d’une scène spectaculaire lorsque Kirk et Sulu chutent de la plateforme et sont téléportés sur l’Enterprise juste avant de toucher le sol.

Comme les téléporteurs de l’Enterprise re-fonctionnent depuis que la plateforme de forage a cessé de rayonner, Spock se téléporte sur Vulcain pour tenter de sauver ses parents et quelques "sages garants de la mémoire vulcaine" réfugiés dans une grotte katrique au sein de laquelle trône une statue géante de Surak, évoquant celle de Yogurt sur Vega dans Spaceballs (La folle histoire de l’espace).

Tout le groupe sera téléporté à temps sur l’Enterprise, sauf Amanda - la mère de Spock - qui perdra la vie dans un effondrement.

Finalement, la planète Vulcain disparaît à jamais, avalée en quelques secondes par le trou noir créé par le système de forage de Nero. Six milliards de Vulcains périssent, il n’en reste plus que 10 000 dans l’univers !

Légère inflexion dans le rythme soutenu du film, Spock quitte la passerelle, et Uhura le rejoint dans l’ascenseur, pour lui exprimer à l’occasion du drame l’étendue de son affection passionnelle. On commençait à s’en douter, mais là c’est confirmé : Uhura et Spock sont en couple. Star Trek TOS avait vaguement suggéré un discret intérêt d’Uhura pour Spock, bien sûr sans réciprocité aucune. Mais ici c’est une réalité alternative, donc tout est permis, même si ça ne correspond pas du tout à la caractérisation du Spock ascétique de Star Trek TOS, dont la vie sentimentale et sexuelle était essentiellement rythmée par le Pon farr. A dire vrai, il est devenu évident que plus grand-chose ne sépare le jeune Spock d’un humain de son âge…




Source : Unification
Auteur : Yves Raducka

(la suite de la première partie en dessous)



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MessagePosté le: Mer 29 Avr 2009 20:19    Sujet du message: Répondre en citant

Ouch ça fait mal de lire ça, de voir comment JJ Abrams à massacré la saga, j'en ai limite les larmes aux yeux, ça me dégoute franchement...
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Lt. Cmder Valdek
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MessagePosté le: Mer 29 Avr 2009 20:29    Sujet du message: Répondre en citant

Pendant ce temps-là, tombé entre les mains de Nero, Pike subit la rituelle séance d’interrogatoire sadique de tout blockbuster manichéen qui se respecte, où notamment le "méchant" nomme familièrement sa victime par son prénom (ici Christopher) et lui explique en quelques mots - comme Khan dans Star Trek II : The Wrath Of Khan - ses projets de vengeance : la Fédération à laissé disparaître Romulus à la fin du 24ème siècle, donc après la destruction de Vulcain, Nero ambitionne de détruire une à une toutes les planètes de la Fédération afin de bâtir un nouvel Empire romulien bien plus puissant. Voilà qui rappelle pesamment Shinzon dans Star Trek : Nemesis, mais Shinzon était très modeste, la destruction de la Terre seule lui suffisait. N’oublions pas que Nero est beaucoup plus "méchant" que tous les "méchants" de la franchise réunis.

L’explication de Nero est aussi brève que ses ambitions sont mégalomaniaques, mais il faudra s’en contenter, l’extrême simplicité de l’intrigue n’ayant de toute façon guère besoin de plus…

Attendu que Pike refuse de livrer les secrets stratégiques (codes de défense) de la Fédération, Nero lui introduit dans l’oreille des larves d’une créature visqueuse qui ressemble à s’y méprendre à l’anguille de Ceti Alpha V (Ceti eel) afin de briser sa volonté ! Eh oui, une fois de plus, dans sa quête éperdue de légitimité, le film de J.J. Abrams ne trouve rien de mieux à faire que de réutiliser tel quel l’un des éléments les plus emblématiques des films antérieurs, au mépris de toute vraisemblance. Dans Star Trek II : The Wrath Of Khan, autant il était logique que Khan exploite les propriétés suggestives des larves de Ceeti eel car il s’agissait de la seule ressource dont il disposait sur Ceti Alpha V ravagée, autant venu de la fin du 24ème siècle, Nero aurait pu utiliser bien d’autres moyens pour faire parler Pike. Mais non, il fallait que cela soit celui-là, car l’univers de Star Trek revisité par J.J. Abrams est tout petit, et seuls doivent y intervenir des éléments que le public connaît déjà. Plus généralement, quel est le sens de l’interrogatoire que Nero fait subir à Pike alors que le Narada ne craint aucune flotte du 23ème siècle ?



Retour sur la passerelle de l’Enterprise où une fois de plus, le film de J.J. Abrams empreinte sans vergogne une célèbre réplique d’un film antérieur, ici Star Trek VI : The Undiscovered Country (Terre inconnue) (et Sherlock Holmes) : « Selon un de mes ancêtres, une fois l’impossible exclu, tout le reste, même l’improbable, est vérité » (« An ancestor of mine maintained that if you eliminate the impossible, whatever remains – however improbable – must be the truth »). Ben voyons...

S’ensuit une divergence à caractère stratégique entre Spock et Kirk sur la conduite à tenir suite à la disparition de Vulcain. L’insubordination véhémente du cadet Kirk dégénère en échauffourée, et Spock pratique sur lui son célèbre pincement de nerf vulcain (Vulcan nerve pinch). Mais au lieu de l’enfermer en cellule comme il est toujours d’usage de le faire dans Starfleet, Spock abandonne Kirk dans une capsule de survie projetée vers la très inhospitalière Delta Vega. Où Kirk atterrit, à 14 km d’un poste de la Fédération. Bien que Kirk évoque explicitement la violation du protocole 4909 de Starfleet, établissant que les auteurs assument cet agissement, cette décision d’abandon n’en demeure pas moins inexplicable et même inexcusable, à fortiori venant d’un Vulcain toujours soucieux du règlement, et à l’encontre d’un cadet s’étant illustré depuis son arrivée sur l’Enterprise (détection du piège, saut orbital...).

Delta Vega ? Il y a comme un gros problème ! Rencontrée dès le second pilote de Star Trek TOS, 01x01 Where No Man Has Gone Before (Où l’homme dépasse l’homme), Delta Vega est une planète aride et sans vie, or ici elle est glaciaire et habitée par des monstres sortis de la planète Hoth (Star Wars V : The Empire Strikes Back).



En outre, dans Star Trek TOS, Delta Vega accueille uniquement une gigantesque raffinerie de craquage de (di)lithium, totalement automatisée, et visitée tous les 20 ans par une compagnie minière, or ici Delta Vega abrite un poste de Starfleet habité et perdu dans les glaces ! Mais beaucoup plus grave, dans Star Trek TOS, Delta Vega est à l’extrême limite de la Voie Lactée près de la barrière galactique (galactic barrier). Il est donc géographiquement incompréhensible que l’Enterprise soit passée par là juste après avoir quitté Vulcain ! Bah, il suffit de faire preuve d’une bonne dose d’indulgence et simplement considérer que la nouvelle trame temporelle a métamorphosé et même tant qu’à faire déplacé Delta Vega dans la galaxie...

Il aurait été tellement plus simple pour les auteurs de nommer cette planète différemment pour les besoins du film… Mais une fois de plus, il fallait impérativement utiliser un élément préexistant de Star Trek TOS… quitte à provoquer une totale invraisemblance.

Sur la "nouvelle" Delta Vega, Kirk sort de sa nacelle de survie et tente de gagner à pied le poste de Starfleet. Et là, le film de J.J. Abrams emprunte de façon saisissante au visuel d’une scène mythique de Star Wars V : The Empire Strikes Back : exactement de la façon dont Han Solo apparaît soudain dans le blizzard de Hoth pour secourir Luke Skywalker tombant dans l’inconscience, c’est un prédateur plus chtonien que le Wampa qui vient à la rencontre de Kirk ! Rapidement, un autre monstre plus gros encore s’abat sur le premier ! Tiens, ça me rappelle à nouveau Star Wars : le opee sea killer qui se fait dévorer par le sando aqua monster sur Naboo (Star Wars I : The Phantom Menace).

Le second monstre prend à son tour Kirk en chasse. C’est littéralement une créature de cauchemar, hybride arachnide-crustacé géant avec une gueule de Sarlacc (Star Wars VI : Return Of The Jedi) et une langue tentaculaire et prédatrice.



A ce stade, il est évident que l’abandon de Kirk par Spock sur la "nouvelle version" de Delta Vega ne relève pas seulement de la violation de règlement, mais de l’acte criminel pur et simple. Spock a littéralement envoyé le cadet Kirk à la mort - et une mort affreuse - juste pour insubordination.

Kirk distance un peu la créature en dévalant une falaise avant de se réfugier dans un grotte de glace, dont le monstre parvient malgré tout à défoncer les parois. Encore un air de déjà vu : le Shai-Hulud poursuivant Paul & Jessica Atreides sur Arrakis (Dune) !

En fin de compte, Kirk échappe au monstre grâce à la torche que brandit un inconnu. Suspens insoutenable ! Qui est cet inconnu ? Personne ne pourrait deviner une "coïncidence" aussi invraisemblable, alors je vous aide : c’est... Spock, mais le vieux ! Spock-Nimoy quoi ! Spock-Nimoy est comme Diogène et il devait chercher… Kirk. Mais comment pouvait-il savoir que Kirk serait abandonné sur Delta Vega et tomberait sur "sa" grotte, alors qu’il s’agit d’une trame temporelle foncièrement nouvelle ? Il faut vraiment pousser très loin les chemins de la providence pour provoquer le merveilleux "hasard" de la rencontre de Kirk et de Spock-Nimoy dans une grotte perdue d’une planète Delta Vega tout aussi perdue, alors que les trames temporelles n’ont plus rien de commun. Ca s’appelle contorsionner toute loi de probabilité jusqu’à l’ineptie, sauf bien sûr à vouloir faire tomber l’univers Star Trek dans le messianisme…

Spock-Nimoy reconnait instantanément Kirk (en dépit de son recasting), et alors s’ensuit une séquence que tous les spectateurs considèreront comme culte puisqu’elle implique la légende vivante de Star Trek TOS, Leonard Nimoy himself. Spock-Nimoy raconte de façon relativement détaillée son épopée, débutée 129 ans après - à la fin du 24ème siècle - dans la trame temporelle originelle : son projet pour éradiquer la supernova Hobus, la menace pour Romulus puis finalement pour toute la galaxie, l’intervention de la Fédération trop tardive pour sauver Romulus de la destruction (ce qui ne correspond pas exactement à ce que relate le comics Star Trek : Countdown mais passons), la haine de Nero envers tout le monde et Spock en particulier le tenant pour responsable de la destruction de Romulus, l’opération pour créer un trou noir à l’intérieur de la supernova Hobus qui aura finalement avalé Hobus, Nero, puis Spock-Nimoy avant de les faire ressortir au 23ème siècle.

Immanquablement, de nouvelles invraisemblances surgissent : a qui va-t-on faire croire qu’une Supernova grossit de façon infinie jusqu’à embraser les systèmes solaires voisins puis toute la galaxie ? Si encore, il était question de GRB (Gamma Ray Burst), mais ce n’est manifestement pas le cas ici (on voit bien Romulus exploser dans le flash-back de Spock-Nimoy). Et puisqu’il est établi que le trou noir version Orci & Kurtzman fait ressortir intact dans le passé ce qu’il avale au 24ème siècle, comment se fait-il que la supernova Hobus ne soit pas ressortie de la même façon que le Narada et le Jellyfish, mais un peu avant eux pour menacer le 22ème ou le 23ème siècle comme elle avait menacé la fin du 24ème siècle ?



Après avoir raconté son histoire, Spock-Nimoy entreprend sa tâche de maître campbellien, de guide spirituel pour révéler Kirk à sa destinée. Sans toutefois tomber dans la pesanteur de l’enseignement de maitre Yoda (Star Wars), la leçon de maître Spock-Nimoy consiste à révéler à Kirk que la trame temporelle a changé, qu’il aurait dû connaître son père, qu’il n’est pas à sa place, qu’il aurait dû être capitaine à la place de Spock, et que lui et Spock devraient connaître une amitié sans égale en lieu et place d’une inimitié !

Sauf que voilà, nous sommes en 2258, ce qui dans l’univers original correspond à la seconde mission de deux ans du capitaine Pike aux commandes de l’USS Enterprise. Spock sert sous ses ordres et ne connait pas encore forcément Kirk, qui lui ne devient capitaine de vaisseau qu’en 2264 à 31 ans ! Spock-Nimoy a manifestement perdu toute notion de chronologie ! Ou alors il surestime l’ancienneté de son amitié avec Kirk, mais surtout Kirk lui-même en considérant qu’il devrait déjà être le capitaine de l’Enterprise… à 25 ans !

Coucou ! Il est l’heure de pratiquer un nouveau petit recyclage : cette fois l’une des répliques les plus emblématiques de Star Trek II : The Wrath Of Khan, lorsque Spock-Nimoy dit à Kirk : « J’ai été, et serai toujours, votre ami. » (« I have been... and always shall be your friend. »).



Spock-Nimoy donne ensuite le mode d’emploi à Kirk pour regagner la place qui lui échoit : éveiller la part humaine et émotionnelle du jeune Spock, faire naître leur légendaire amitié, et s’emparer du Jellyfish (le vaisseau de Spock-Nimoy) détenu par le Narada pour vaincre Nero. Mais surtout éviter la rencontre du jeune et du vieux Spock qui provoquerait parait-il l’anéantissement de l’univers.

Puis Kirk et Spock-Nimoy se rendent au poste de Starfleet sur Delta-Vega. C’était donc tout simple !

Ben là, vraiment, ça ne passe pas ! Nero aurait abandonné Spock-Nimoy sur Delta Vega pour qu’il puisse y "contempler" la destruction de Vulcain, ce que confirme visuellement le flashback. Or pour pouvoir assister à la destruction de Vulcain sans instruments depuis Delta Vega, il faudrait que celle-ci soit une lune de Vulcain (qui n’est d’ailleurs même pas supposée en avoir) ou au moins une planète contiguë sise dans son système solaire. Ce qui renforce un peu plus la contradiction avec Star Trek TOS où Delta Vega était une planète isolée au niveau de la barrière galactique…

Mais il y a pire. Comment se fait-il que Nero ait abandonné Spock-Nimoy sur la nouvelle version de Delta Vega alors que celle-ci accueille un poste de Starfleet ? Et par voie de conséquences, comment se fait-il alors que Spock-Nimoy ait juste attendu la destruction de Vulcain sans rien faire, et n’ait pas pris de lui-même le chemin du poste de Starfleet pour prévenir les autorités afin de faire évacuer Vulcain et sauver de la mort autant de compatriotes que possible ? Cette négligence est proprement génocidaire ! Mais il fallait absolument que J.J. Abrams réussisse à faire mourir six milliards de Vulcains par l’abject Nero, et à faire se rencontrer Spock-Nimoy et Kirk de la façon la plus invraisemblable…

Tandis sur Delta Vega, Spock-Nimoy révèle à Kirk que la timeline a été bouleversée, à bord de l’Enterprise, le jeune Spock prend également conscience d’être dans un univers parallèle (depuis que Nero a attaqué l’USS Kelvin puis détruit Vulcain), et il l’annonce pédagogiquement à son équipage (et aux spectateurs).

Retour donc sur l’USS Enterprise, pour la seule scène interactive entre les protagonistes à peu près convaincante : McCoy reproche à Spock d’avoir abandonné Kirk sur Delta Vega, et leur opposition se fait presque aussi pittoresque que dans Star Trek TOS, mais encore une fois au moyen d’un recyclage littéral et pesant de certaines de ses répliques cultes (« bourrique au sang vert »).



Arrivés au poste de Starfleet de Delta Vega, Kirk et Spock-Nimoy tombent sur deux individus euphoriques - croyant voir débarquer la relève. Pour cette scène, le film nous livre un nouvel emprunt à Star Wars : dans l’Episode VI : Return Of The Jedi, C-3PO & R2-D2 pénètrent dans le palais de Jabba the Hutt sur Tatooine, et sont accueillis par un cerbère antipathique dans un long couloir. Dans le film de JJ Abrams, Tatooine et le palais de Jabba deviennent Delta Vega et le poste de Starfleet, C-3PO & R2D2 cèdent la place à Spock-Nimoy & Kirk, et le cerbère antipathique se transforme en un extraterrestre "sympa" de petite taille, jamais encore rencontré dans l’univers Star Trek. Ce nouveau venu occupe un peu le créneau gadget des Ewoks (Star Wars).

Le petit alien conduit donc les deux visiteurs à son collègue, qui se révèle être… Montgomery Scott ! Et lui aussi s’avère occuper le créneau gadget des Ewoks. Exit le crédible et touchant Scotty de Star Trek TOS, bienvenu au Scotty rigolo et bouffon, histoire d’arracher quelques fous-rires artificiels au public, et faire ainsi gagner quelques points au film. Mais le Scotty de J.J. Abrams n’est pas juste un rigolo, c’est aussi un chercheur-inventeur génial, alors que le Scotty de Star Trek TOS était un technicien génial - différence majeure.

Et ce nouveau Scotty s’essaye à l’un des champs de recherches les plus complexes : le transwarp beaming une dénomination inédite pour ce qui correspond manifestement au subspace transporter (ou téléportation subspatiale) en français, permettant en théorie de téléporter à travers le subspace pour une portée de téléportation de plusieurs années lumières au lieu des 40 000 km de la téléportation traditionnelle. Mais les expériences ne sont pas concluantes. Et Scotty révèle alors avoir tenté une telle téléportation sur le Beagle de l’Amiral Archer !

Il est permis d’être reconnaissant à Orci et Kurtzman d’avoir rendu un hommage explicite à Star Trek Enterprise, l’une des plus belles séries de la franchise, et dorénavant seul tronc commun entre les deux univers : l’originel et celui de J.J. Abrams. Mais était-ce finalement la meilleure façon de rendre hommage au périple de Jonathan Archer et de l’Enterprise NX-01 que de le symboliser par l’un de ses éléments les plus triviaux, Porthos ? Cette série aura consacré au beagle d’Archer l’un de ses épisodes les plus critiqués, Star Trek Enterprise 02x05 A Night In Sickbay (Mon ami Porthos). Et à moins de disposer d’une espérance de vie d’au moins 108 ans, il ne peut de toute façon s’agir ici du Porthos de Star Trek Enterprise, suggérant ainsi un goût inextinguible et obsessionnel de Jonathan Archer pour les beagles tout au long de sa vie.


En outre, il n’est pas ici très logique que Jonathan Archer soit appelé par son rang d’amiral, dans la mesure où durant le 23ème siècle, son titre le plus illustre est président - Archer ayant été président de la Fédération entre 2184 et 2192.

Spock-Nimoy révèle à Scotty qu’il réussira à finaliser dans le futur le transwarp beam, et lui en communique l’équation. Et voilà un emprunt de plus à un film antérieur, en la circonstance Star Trek IV : The Voyage Home (Retour sur Terre), lorsque Scotty dévoilait au Dr. Nichols de Plexicorp la formule de l’aluminium transparent inventée dans le futur.

Le problème est que dans l’univers originel - celui d’où vient Spock-Nimoy et qui n’est pas couvert par la nouvelle trame temporelle induite par Nero -, Scotty ne s’était jamais intéressé au transwarp beam, et que faute de fiabilité, les recherches sur la téléportation subspatiale ont été abandonnées par la Fédération, comme en témoigne l’épisode Star Trek TNG 07x22 Bloodlines (Les liens du sang) de 77 ans ultérieur à la prise de retraite de Scotty. Faut-il croire que Scotty fera aboutir cette technologie pendant sa (seconde) retraite, plusieurs années après sa réapparition dans Star Trek TNG 06x04 Relics (Reliques) et avant 2387 (voyage temporel de Spock-Nimoy) ? Pas impossible, certes, mais vraiment capillotracté.

Bref, le transwarp beam devient immédiatement opérationnel, et tandis que Spock-Nimoy demeure sur Delta Vega, Kirk et Scotty se font téléporter à bord de l’USS Enterprise en pleine distorsion. Et voilà l’occasion d’une scène histrionne comme le film de JJ Abrams les prise : Scotty se matérialise dans un cylindre transparent, puis entame un parcours de bobsleigh dans un vaste réseau de tubes connectés à une turbine hydraulique…

Et soudain, tout s’éclaircit. JJ Abrams a transformé la salle des machines de l’Enterprise en gigantesque chaudière à gaz sortie de l’enfer de Brazil uniquement pour cette scène comico-pathétique. Eh oui, nous sommes là au cœur de l’humour tarte à la crème du film. L’ensemble des vaisseaux de Starfleet depuis Star Trek Enterprise, à commencer par l’USS Enterprise de Star Trek TOS, ont toujours fait montre d’une absolue sobriété dans leurs décors, à commencer par les salles des machines qui ne laissaient la place à aucune curiosité ludique. Mais la salle des machines de J.J. Abrams est un vrai parc d’attraction tapissé de poil à gratter. Difficile de ne pas songer aux absurdes pistons géants figurant en pleine coursive du vaisseau pastiche thermian (NSEA Protector II) dans le film parodique Galaxy Quest…



Source : Unification
Auteur : Yves Raducka

(la suite de la première partie en dessous)



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MessagePosté le: Mer 29 Avr 2009 20:30    Sujet du message: Répondre en citant

Ayant gagné la passerelle, la surprise générale passée, Kirk met en application l’enseignement de Spock-Nimoy : "éveille l’humain qui est en Spock". Et pour ce faire, Kirk multiplie les provocations relatives à la disparition de la planète Vulcain jusqu’à susciter en Spock un accès de colère incontrôlée. Et fort de sa supériorité physique vulcaine, Spock terrasse littéralement Kirk, manquant de peu de l’étrangler... avant de retrouver son flegme vulcain. L’occasion pour Scotty de nous infliger une de ses répliques "sympa" : « I like this ship ». Le nouveau Scotty a décidément toujours le mot pour rire.

C’est surprenant de voir avec quelle facilité le nouveau Spock peut se métamorphoser en Sylar (Heroes) - un rôle que Zachary Quinto maîtrise manifestement bien mieux que celui de Spock. Et à vrai dire, la perte de contrôle que met en scène le film restitue bien mal la spécificité vulcaine (ou semi-vulcaine), car dans le même contexte militaire, la plupart des humains se seraient probablement mieux contrôlés que Spock face aux provocations de Kirk.

Prenant soudainement conscience de cet impardonnable manquement à la discipline vulcaine, de surcroît en présence de nombreux témoins (son père Sarek et tout le personnel de la passerelle), Spock se démet aussitôt lui-même de ses fonctions, et quitte la passerelle... laissant le fauteuil du capitaine vacant !



Et alors, toute la passerelle se sent soudain orpheline ! Que va-t-on faire sans capitaine ? Pike est prisonnier de Nero ! Spock est parti ! Et là, je vous le donne en mille - oui pas trop compliqué à deviner grâce à la troisième bande annonce du film - Kirk s’empare littéralement du fauteuil, car il connaît son destin, un destin qui lui a été révélé par son mentor et guide spirituel Spock le vieux. Et aussitôt que Kirk est assis dans le fauteuil, Uhura commence déjà à l’appeler "Capitaine". C’est ça l’autorité naturelle !

Théoriquement à ce moment là, le public doit être parcouru de frissons, car ça fait tout de même quelque chose d’être témoin de l’histoire en marche et du destin qui s’accomplit envers et contre tout dans tous les univers ! Le hic, c’est que la timarchie platonicienne ne correspond absolument pas à la nature très policée et réglementée de Starfleet. Il existe des protocoles pour tout, et bien évidemment un ordre de succession dans la chaine de commande qui va bien au delà du commandant en second (on l’a assez vu dans la franchise, y compris dans Star Trek TOS). Un "détail" que J.J. Abrams a préféré complaisamment ignorer pour pouvoir mettre en scène l’intronisation en majesté de Kirk.

C’était donc ça la stratégie de Spock-Nimoy : éveiller les émotions de Spock pour le rendre inapte au commandement et que Kirk lui pique sa place ?!!! J’admire la noblesse de la chose, on est vraiment en plein esprit Star Trek là !

Kirk est maintenant aux commandes, il va mettre en œuvre le plan infaillible de Spock-Nimoy. Et à partir de là, on peut considérer que c’est dans la poche ! L’histoire est terminée tellement elle est prévisible. Les seules surprises tiennent encore à son degré de bâclage et d’irréalisme.



Kirk fait mettre le cap vers la Terre. Voilà l’occasion pour le Chekov de révéler tout son génie stratégique (totalement absent de Star Trek TOS…) en suggérant une sortie de distorsion uniquement à proximité du satellite Titan pour dissimuler l’Enterprise derrière les anneaux de Saturne. Ce qui n’est pas vraiment conforme à la technologie de Star Trek, car en arrivant à impulsion (plusieurs minutes à plusieurs heures) sur Terre, l’Enterprise s’expose théoriquement bien plus qu’en arrivant à distorsion (quelques secondes).

De son côté, Spock a une conversation littéralement à cœur ouvert avec Sarek, où celui-ci lui révèle avoir épousé l’humaine Amanda Grayson non par logique mais par amour… Un aveu touchant mais qui sonne une nouvelle fois si peu vulcain… Manifestement, on assiste à une humanisation éclair des Vulcains, puisqu’au début du film, Sarek expliquait encore à Spock qu’il avait épousé Amanda par logique… histoire de recycler (aussi) l’une des célèbres répliques de ST TOS 02x15 Journey To Babel (Un tour à Babel).

Puis Kirk rend visite à Spock auto-confiné dans ses quartiers, lui demande de reprendre son poste de second (très généreux en effet, maintenant que Kirk lui a "piqué" son poste d’acting captain), et le convainc de la nécessité de collaborer ensemble pour vaincre Nero.

Sur Terre, même scénario, le Narada est en orbite, Nero a déployé son système de forage dans le noyau de la Terre. Mais à partir de maintenant tous les problèmes vont être résolus en un clin d’œil. La plateforme de forage n’aura aucun mal à être désactivée avant de détruire la Terre et Nero va être vaincu. Et toc. Parce que désormais, c’est le jeune Kirk inexpérimenté qui est dans le fauteuil du capitaine, et d’un claquement de doigt Spock est devenu son ami. Et ça, ça change tout ! Voilà un tandem d’un tout autre calibre que le vieux Pike et Spock. Maintenant, les "méchants" n’ont qu’à bien se tenir…

Et à côté du jeune Kirk, Wesley Crusher - le petit génie de Star Trek TNG qui sauve périodiquement l’Enterprise D - peut franchement aller se rhabiller… Le jeune Kirk est beaucoup plus fort et beaucoup plus héroïque.



Le plan consiste à se téléporter à deux sur le Narada, et vaincre tous les "méchants" d’un coup. Plus besoin de saut orbital, plus de problèmes de bouclier… maintenant ça roule. C’est juste dommage pour feue Vulcain… Mais il y a une astuce, il en faut une, sinon ça ne tiendrait pas debout. L’astuce, c’est le transwarp beam révélé par Spock-Nimoy à Scotty. Il permet de se téléporter depuis une longue distance à travers les boucliers du Narada et sans être détecté par lui. On va considérer avec un peu d’optimisme que c’est conforme au subspace transporter de Star Trek TNG 07x22 Bloodlines (Les liens du sang)…

Dans la salle de téléportation, alors que Kirk et Spock sont en partance, Uhura vient enlacer et embrasser langoureusement Spock sans pudeur, tandis que Spock l’appelle de son petit nom, Nyota. Et tout ça devant Kirk, au point de mettre ce dernier un peu mal à l’aise, ce qui ne manquera pas d’amuser le public. Il me faut toutefois reconnaître que cette scène ne manque pas d’ironie, car elle prend intentionnellement le contrepied de Star Trek TOS, Spock faisant ici figure de Casanova et Kirk de... spectateur.

Téléportés à bord du Narada, nos deux super-héros enfin alliés descendent au phaser (des phasers assez différents de ceux de Star Trek TOS) une série de Romuliens aussi simplement qu’à la baraque foraine, puis désactivent le plateforme de forage dans l’atmosphère terrestre (la Terre est sauvée), puis récupèrent Pike encore vivant mais inapte au commandement, puis mettent la main sur le Jellyfish - vaisseau construit en 2387 et avec lequel Spock-Nimoy est arrivé.

Aussitôt entrée dans le Jellyfish, l’ordinateur de bord reconnaît d’emblée dans le jeune Spock la voix de Spock-Nimoy, ce qui bizarrement ne le surprend pas plus que ça, porté qu’il est soudain par l’impression d’avoir déjà piloté ce vaisseau (alors que nul n’a parlé au jeune Spock de son alter-ego venu du futur). Euh… depuis quand les Vulcains sont-ils médiums et écoutent-ils leurs intuitions ? Ah oui, probablement depuis que Kirk a éveillé la part humaine de Spock…

Avant de décoller, Spock salue Kirk en l’appelant pour la première fois : « Jim » ! Celle-là aussi, il fallait bien la caser quelque part dans le film. Le poids du destin ne laisse décidément aucun répit…



Resté sur le Narada, Kirk finit par affronter à main nue Nero, probablement pour respecter le passage rituel de nombre d’épisodes de Star Trek TOS. Mais ici le pugilat de péplum a été modernisé à sauce des combats chorégraphiés - limite ninja - dont fut si friand JJ Abrams dans Alias. En outre, l’affrontement prend place sur des pontons suspendus au dessus du vide ! Eh oui, toujours l’influence du duel Luke Skywalker vs. Darth Vader dans la Cloud City de Bespin dans Star Wars V : The Empire Strikes Back. Kirk saute même d’un ponton à l’autre avec la dégaine des super-héros volants des comics. C’est dans cette scène que Nero prononce sa seule réplique intéressante du film (popularisée par la troisième bande annonce) : « Kirk était un grand homme, c’était dans une autre vie » (« Kirk was a great man, It was another life »), soulignant ainsi une troisième fois (après les considérations successives de Spock-Nimoy et du jeune Spock) que le film ne se situe pas dans la même trame temporelle que Star Trek TOS.

De son côté, Spock vole avec le Jellyfish au travers du gigantesque Narada, ce qui - par la proximité du référentiel - offre au film sa scène visuellement la plus starwarsienne, digne d’un raid dans les tréfonds de Coruscant (Star Wars II : Attack Of The Clones).

Finalement le Jellyfish finit non sans mal par sortir du Narada (il en aura fallu du temps - histoire que le spectacle soit maximal), et passe en distorsion. Découvrant cette évasion, Nero se met à hurler le nom de Spock, ce qui constitue une référence de plus à Star Trek II : The Wrath Of Khan, lorsque piégé dans le planétoïde Regula, Kirk hurle de rage le nom de Khan.



A cette occasion, Nero abandonne le combat et laisse Kirk indemne, alors qu’il aurait facilement pu le faire abattre par ses hommes. Pourquoi celui qui a assassiné aussi froidement le capitaine Robau a-t-il cette soudaine indulgence envers Kirk ? Serait-ce l’émoi d’avoir pour hôte un personnage culte ?

Nero lance le Narada à la poursuite du Jellyfish. Mais il ne sait pas encore qu’il est tombé dans la toile tissée par les héros. L’Enterprise de son côté suit le Narada. Finalement le Jellyfish se laisse rejoindre par le Narada assez loin du système solaire, et Spock fait crasher le Jellyfish sur le Narada. Spock, Kirk et Pike sont téléportés in extremis par l’Enterprise. Et là, le piège se referme sur Nero.

Mouvement de gros plan et de ralenti façon C.S.I (Les experts) sur un goutte de Red Matter (cf. Star Trek : Countdown) que Spock-Nimoy avait ramené avec lui du futur dans le Jellyfish (possible clin d’œil à la sphère de vie de Milo Rambaldi dans Alias), qui crée un trou noir dans le Narada (décidemment les trou noirs pleuvent dans cette histoire) et l’avale non sans l’avoir préalablement détruit (apparemment du moins, il faut espérer que Nero n’en ressorte pas un siècle plus tôt). L’USS Enterprise est à deux doigts d’être avalé aussi, mais parvient à s’en arracher. Si l’on se base sur le comics Star Trek : Countdown, il est un peu étrange que l’Enterprise soit parvenu à s’arracher à une telle gravité, lorsque au 24ème siècle, le surpuissant Narada et l’expérimental Jellyfish ne le purent. Bah ! on va dire que ce trou noir est moins puissant que celui qui a avalé la supernova Hobus, et voilà tout.

Peu avant que le Narada ne soit disloqué par le trou noir, Kirk propose à Nero de le sauver lui et son équipage en le téléportant à bord de l’Enterprise. L’équipage de l’Enterprise apparaît sidéré par la généreuse proposition de Kirk, et celui-ci s’en explique avec décontraction en déclarant qu’il faudrait introduire un peu d’humanisme dans les procédures de Starfleet. Mais Nero refuse l’assistance de Kirk pour ne pas survivre à l’échec de sa vengeance, ce à quoi Kirk répond avec nonchalance : « ok, pas de problème ». Ce qui ne manque pas de provoquer le fou-rire dans la salle.



Difficile d’en croire ses oreilles ! C’est probablement l’un des moments les plus insultants du film envers l’univers Star Trek. Les auteurs voudraient-ils nous faire croire que c’est Kirk qui a inventé à l’occasion d’une bonne blague toute la politique humanisme de Starfleet ? Et prétendent-ils réduire toute la philosophie trekkienne à ce misérable trait d’humour au terme d’une heure et demie d’absolu manichéisme ? N’est-ce pas la négation même de tout le legs de la série Star Trek : Enterprise se déroulant plus d’un siècle avant ?

Difficile d’imaginer résolution plus téléphonée, c’est essentiellement les deux Spock qui auront tout fait : le vieux pour le plan et la technologie, le jeune pour la mise en œuvre, et Kirk pour en tirer tout la gloire.

Nous voilà de retour sur Terre, où le film s’achève par l’apothéose de l’absurdité : le sacre de Kirk, non pas dans la cathédrale de Reims, mais dans le gigantesque amphithéâtre de Starfleet Academy à San Francisco : pour avoir sauvé l’univers de Nero, le cadet Kirk est directement promu d’aspirant à capitaine de vaisseau, et c’est Pike désormais dans un fauteuil roulant - clin d’œil à Star Trek TOS 01x15+01x16 The Menagerie (La ménagerie) - qui lui transfère le commandement de l’USS Enterprise. Nous sommes bien là au somment de l’invraisemblance et du surréalisme. La négation d’un corps militaire constitué ! A croire que J.J. Abrams prend Starfleet pour une armée révolutionnaire sud-américaine (façon général Alcazar ou Tapioca dans Tintin), ou encore une armée d’opérette, voire un groupe de potes. En perdant apparemment de vue qu’en 2258, Kirk n’a que 25 ans, sans compter que c’est Spock le vieux qui a livré les clés de victoire et Spock le jeune qui les a portées à exécution aux commandes du Jellyfish.

Originellement, le film de J.J. Abrams prétendait nous expliquer comment Kirk est devenu le plus jeune capitaine de Starfleet à 31 ans (ce qui était déjà peu courant). Mais ce contrat n’aura pas été rempli car J.J. Abrams tenait à faire beaucoup plus fort : il a créé une nouvelle trame temporelle pour permettre à Kirk d‘être bien plus super-héroïque encore en devenant capitaine de vaisseau carrément à 25 ans grâce à un prétendu exploit à portée cosmique (imputable en fait aux deux Spock) qui explose tous les principes de promotion militaire.

Et le spectateur ne saura finalement jamais comment Kirk était devenu capitaine à 31 ans dans la trame temporelle originelle - où n’y avait ni Nero, ni destruction de Vulcain, ni blockbuster.

Bah ! la consécration de Kirk super-héros à 25 ans au lieu de 31 valait bien l’anéantissement de six milliards d’âmes (dans le sens prisé de la SF sentient beings).



Le face à face attendu entre Spock le vieux et Spock le jeune constitue peut-être le moment le plus profond du film. Mais ramenée aux standards trekkiens, cette scène mériterait à peine d’être mentionnée. Spock-Nimoy révèle à son jeune alter-ego que la menace cataclysmique n’était qu’un prétexte pour obliger Kirk a faire naître lui-même la relation d’amitié avec le jeune Spock, et qu’en dépit de la réduction des six milliards de Vulcains à une diaspora de 10 000 survivants - à qui la Fédération a trouvé une nouvelle planète - le jeune Spock doit malgré tout rester sur l’Enterprise aux côtés de Kirk afin que leurs destins et leurs amitiés s’accomplissent - car c’est de tout le plus important évidemment.

Finalement Spock-Nimoy fait au jeune Spock le traditionnel salut vulcain, mais la rituelle formule vulcaine (« Live long and prosper ») a déjà fait place à « Good luck », comme si la vulcanité se déclinait désormais au passé en signe d’une humanité triomphante.

Sur ce, tout le monde est content, l’équipage mythique est réuni, chacun est à sa place, et le film s’achève sur un travelling de l’USS Enterprise accompagné du gimmick de Star Trek TOS « These are the voyages... » dit par Spock-Nimoy.

Rideau.

Mention spéciale pour le générique de fin, visuellement et musicalement splendide, bénéficiant d’une très belle réinstrumentation du thème d’Alexander Courage, et constituant probablement le meilleur moment du film.




Source : Unification
Auteur : Yves Raducka




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MessagePosté le: Mer 29 Avr 2009 20:32    Sujet du message: Répondre en citant

Journal de bord du Lieutenant-Commander Valdek.
Annexe

Voici donc la seconde partie "Analyse" d'Yves. Bonne lecture...

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Star Trek 11 : Un blockbuster n’ayant de Star Trek que le nom ! 2 Analyse

Le film de J.J. Abrams ne perpètre donc aucune véritable violation des canons grâce à l’astuce de la trame temporelle alternative - les quelques discordances canoniques évoquées ci-avant relevant plus de nitpicking que d’incohérences flagrantes.



En revanche, comme le montre mon résumé commenté, ce film enchaîne en flux tendu une kyrielle d’invraisemblances, conduisant à un manque global de crédibilité. Et ce film pèche aussi et surtout par une pauvreté scénaristique et narrative, par une violation dramatique de l’esprit trekkien cultivé durant 40 ans, et accessoirement par des légèretés scientifiques indignes de l’habituelle rigueur trekkienne.

II - L’aspect scientifique, juste en passant

La science de Star Trek postulait dès l’origine une extrapolation des sciences physiques contemporaines – qui rappelons-le sont essentiellement prédictives -, dans le but de rendre possible le voyages interstellaire dans des délais raisonnables et sans dilatation temporelle significative entre référentiels. Les concepts de subspace (espace distinct de l’espace normal au gradient variable et où c n’est plus la causalité) et de distorsion (manipulation de l’espace), bien que non prédits par les sciences d’aujourd’hui, permettent de contourner les limites des transformations de Lorentz sans jamais les violer, et assument donc la relativité restreinte, tout comme la téléportation trekkienne assume le principe d’incertitude d’Heisenberg.



Nombre d’anomalies spatiales et temporelles furent rencontrées aux gré des aventures trekkiennes sur quarante ans, mais aucune d’elle n’avait de lien avec les phénomènes spatiaux prédits par les sciences contemporaines, et leurs propriétés étaient en quelques sortes libres de droits. Toutefois dès lors qu’il était question de phénomènes observés ou prédits par les sciences physiques, Star Trek s’est toujours employé à les respecter (formations des systèmes solaires, classes d’étoiles, gamma ray bursts, trous de vers, trou noir…). De toute la franchise, seul l’épisode Star Trek Enterprise 02x09 Singularity (Anarchie sur l’Enterprise) avait véritablement figuré un trou noir, sa représentation fut fidèle (disque d’accrétion…), et la préoccupation de l’équipage était surtout de s’en approcher le moins possible.

Or le film de J.J. Abrams et sa BD prequelle ont fait régresser Star Trek à une époque très antérieure à sa création en 1964, à dire vrai jusqu’à l’ère des pulps, en ignorant toutes les résultantes de la relativité générale (puits gravitationnel extrême auquel rien ne survit, vitesse de libération supérieure à c, disque d’accrétion, dilatation temporelle) pour faire d’un trou noir une porte temporelle que les protagonistes traversent sans dommage (Spock et Nero).

Autre invraisemblance scientifique, la super nova Hobus (à l’origine de la destruction de Romulus à la fin du 24ème siècle et de la soif de vengeance de Nero) que l’on présente comme sujette à une expansion infinie jusqu’à embraser tout la galaxie ! De quoi vraiment se gausser…

Il aurait finalement été très simple de nommer ces phénomènes différemment pour éviter de tels affronts directs aux acquis scientifiques. Mais probablement, il était commercialement plus racoleur d’utiliser les dénominations trou noir et supernova quitte à ruiner la nécessaire suspension d’incrédulité de toute SF sérieuse.

Et c’est sans revenir sur le saut orbital vertical, véritable insulte à l’orbitographie…

Ce ne sont vraiment pas des cadeaux que Orci & Kurtzman ont fait là à la crédibilité de Star Trek, qui - en dépit de ce que certains pensent - est plus grande dans les milieux scientifiques que celles de la plupart des autres SF audiovisuelles.



Mais je ne m’étendrai pas plus sur ces questions, car comme le dit J.J. Abrams, Star Trek n’est pas une histoire de science et de technologie…... au contraire de ce que qu’osa avancer Stephen Hawking apportant sa caution à la franchise au point d’y avoir joué son propre rôle dans le holodeck de l’Enterprise D (Star Trek TNG 06x26 Descent (Descente aux Enfers)).

Venons-en donc à la vocation-même du film, qui est aussi hélas son plus gros problème.

III - Une violation non pas des canons mais de la crédibilité

Le manque de crédibilité tient à la politique de recyclage sans subtilité des classiques de la franchise, à la légèreté des mécanismes sociaux et comportementaux, et à l’inconséquence tonale des drames.

Je ne m’étendrai pas sur l’interprétation, estimant lui avoir déjà accordé suffisamment d’importance dans la critique-dialogue. Quelle que soit la qualité de la prestation de Chris Pine, et les efforts des autres acteurs, moins convaincants mais généralement honorables, aucun d’entre eux n’a été véritablement mis en valeur dans le film tellement les dialogues sont étiques et mal écrits. Et c’est très dommage car il est évident que les comédiens ont fait tout leur possible pour simuler les personnages de Star Trek TOS. Mais la grande victime de l’indigence d’écriture du film est Eric Bana, bon acteur pourtant, mais dont le personnage n’est même pas un classique méchant bidimensionnel de blockbuster, mais carrément un méchant strictement monodimensionnel. Tout le ressort de son personnage se réduit à « je suis méchant parce que ! » & « je veux me venger parce que ! », et sa "méchanceté" est restituée essentiellement par un visuel comicsien (tatouages, grimaces, mimiques grossières), et une série de hurlements. Dans le palmarès des personnages dénués de tout intérêt, il n’existe pas un seul personnage de tout l’univers canonique de Star Trek à être arrivé à la cheville de Nero. C’en est presque fascinant.



Une dizaine d’années avant Star Trek TOS, avant même que l’équipage de l’USS Enterprise ne soit formé, et de surcroit dans un univers parallèle totalement bouleversé, tous les personnages de Star Trek TOS interagissent déjà les uns avec les autres, et ils sont les seuls à occuper l’intégralité de leur espace d’évolution : les rencontres se font uniquement entre personnages de Star Trek TOS, c’est Pike qui fait entrer Kirk dans Starfleet, c’est Spock qui programme de Kobayashi Maru et dénonce la fraude de Kirk, les héros de l’Enterprise sont les seuls à comprendre le plan de Nero, Pike endure ici exactement ce que Chekov endurera dans Star Trek II : The Wrath Of Khan, Spock et Sarek reproduisent au mot près leurs échanges les plus emblématiques de Star Trek TOS, c’est avec Spock que Uhura a une relation sentimentale, Kirk tombe sur Spock-Nimoy dans un coin perdu d’un univers gigantesque par le plus improbable "hasard"… En somme, l’univers entier semble avoir été fabriqué de toute pièce uniquement pour garantir la rencontre et les interactions entre les personnages cultes de Star Trek TOS au mépris de toute probabilité, pour leur servir sur un plateau d’argent une destinée exceptionnelle, et pour être sauvé ensuite par eux en signe de reconnaissance. Bien au-delà des superpouvoirs qui ne sont finalement qu’une option, c’est bien par la totale subordination d’un univers à ses personnages que l’on définit les super-héros. C’est littéralement une scène de guignols dans un monde clos où tout est permis. Et un tel univers perd de ce fait toute vraisemblance et toute complexité.

Il en est de même avec les relations d’amitié, celles-là même que les auteurs et les critiques portent perpétuellement aux nues. Les derniers films de Star Trek TOS et un épisode comme Star Trek Voyager 03x02 Flashback révélaient avec une immense vérité que la solidité et la profondeur des liens qui unissent les personnages de Star Trek TOS sont le fruit d’une vie d’épreuves communes. Que c’est à la faveur du vieillissement et des nombreuses expériences vécues ensemble sur le long terme – tout particulièrement celles mises en scènes dans Star Trek TOS et probablement d’autres aussi -, que les alchimies se sont développées, que les affections mutuelles son nées. Et en effet, ces alchimies n’étaient pas présentes d’emblée dans les premiers épisodes de Star Trek TOS. La marque de vraisemblance à laquelle s’est attachée Star Trek TOS, Star Trek TAS et les six films qui ont suivi, résultait de n’avoir en fait jamais cherché à provoqué artificiellement de telles interaction, mais de les avoir laissé venir à la faveur des histoires racontées. C’est une distinction fondamentale.



Tout à l’opposé de cela, le film de J.J. Abrams tente en deux heures de prendre les raccourcis les plus grossiers pour faire naître ces amitiés à l’occasion de collaborations prétextes, bâclées et artificielles, là où il n’y a nul chemin naturel de vie, mais juste un cahier des charges à honorer. Résultat des courses, même si les caractérisations des personnages se rapprochent dans une certaine mesure de celles de Star Trek TOS, même si l’interprétation de Chris Pine est en soi irréprochable, que Zoe Saldana a du charisme, et que Karl Urban et Zachary Quinto font ce qu’ils peuvent, leurs introductions et leurs interactions sont du chiqué. A l’instar de Spock et Sarek qui font autant évoluer leur relation en une heure et demie de film (correspondant à quelques jours maximum dans l’histoire) qu’en une vie entière dans l’univers originel, J.J. Abrams prétend résumer des interactions forgées par des années de vécu en moins d’un couple d’heures narré presque en temps réel !

Et c’est précisément l’une des facilités du film. Il a l’ambition de capturer en deux heures l’essentiel de Star Trek, et finalement il n’en restitue que des clichés et des slogans.

Le film de J.J. Abrams n’a absolument rien apporté par lui-même, tant en matière de personnages, d’interactions, que de thématiques et de ressorts. Comme l’illustre mon résumé commenté, ce film se contente d’aligner ostentatoirement, non pas des références, mais des emprunts – à la limite de la plagiat pour manque d’inspiration – aux plus estimables volets antérieurs de Star Trek, ainsi qu’à Star Wars (parce que c’est plus "cool " comme l’ont plus d’une fois asséné les auteurs). Et avec ces innombrables morceaux d’emprunts, le film réalise un patchwork, pour ne pas dire un collage façon Andy Warhol et Pop Art… évidemment sous le couvert bien pratique de l’hommage. Le film ne possède rien en propre (hormis bien sûr sa mise en scène et ses superbes CGI), tout n’étant que pièce rapportée.



Ces "marques d’enracinement" font l’effet d’une quête de légitimité outrancière, comme sil s’agissait de masquer par le zèle et l’excès la nature véritable du film. On s’approprie un maximum de propos antérieurs ultra-resucés que même le moins trekker des spectateurs connaît, histoire de convaincre tout le monde qu’il s’agit bien de Star Trek, et on a ainsi le champ libre pour faire du J.J. Abrams à la place…

La martialité enfin, ou les auteurs semblent avoir totalement perdu de vue que Starfleet est une armée, et de surcroit l’armée d’une société très civilisée. Starfleet n’est ni une ONG, ni l’armée romaine, ni l’armée révolutionnaire d’un Far West cosmique. Elle repose sur des règlementations, des protocoles, et des préséances. On ne s’empare pas de poste de capitaine juste par ce que l’on est un cadet charismatique et qu’on s’appelle Kirk alors qu’il existe comme dans tout corps constitué un ordre de succession clairement établi. On ne se fait pas directement promouvoir capitaine de vaisseau depuis le grade de cadet, et l’on ne se fait pas confier le commandement du vaisseau amiral de Starfleet à l’âge de 25 ans, même pour un éminent acte de bravoure, même parce l’ambiance est fun sur la passerelle. Dans l’univers originel, tous les capitaines de Starfleet et la plupart de leurs subordonnés ont accomplis de semblables actes de bravoure (se débarrasser de "méchants") durant leur carrière, et cela ne leur valut aucune promotion-raccourci pour autant, pas même forcément de décoration. La promotion spectaculaire de Kirk en troisième année de Starfleet Academy n’est portée par aucun souci de vraisemblance, mais juste par la volonté de glorifier les personnages cultes de Star Trek TOS dans une société bâtie uniquement à leur usage. A croire que J.J. Abrams a pris pour modèle les quatre empereurs romains Galba, Othon, Vitellius, et Vespasien pour figurer l’investiture de l’imperator Kirk par acclamation générale…



S’inscrivant dans l’effet de mode "jeunesse des héros" ou "comment la Dream Team s’est constituée" façon The Magnificent Seven (Les sept mercenaires), le film de J.J. Abrams pratique une infantilisation des lois causales et des relations humaines. Les amitiés comme les promotions militaires semblent relever du jeu où rien n’est vraiment sérieux, et l’ensemble sonne faux et parait artificiel. Kirk joue à être le capitaine, Spock joue à être vulcain, les héros jouent à Starfleet, les destins sont pipés, et l’univers est une maquette miniature. Le film prétend ainsi organiser des rencontres factices et forcées entre personnages de légende dans une émulation infantile aux accents de bac à sable. Cela révèle probablement le peu d’estime que les auteurs portent à un univers qu’ils perçoivent - consciemment ou pas - comme naïf et enfantin, estimant que les fans s’y reconnaîtront. Tout l’univers gravite autour des héros revisités, comme dans l’esprit d’un enfant qui se croit toujours au centre de l’univers… un univers de portée galactique qui se réduirait invariablement à un même petit cercle de potes. L’immensité spatiale n’est plus que la voûte prétexte, ornée de petites lumières clignotantes, d’un univers salle de gala, où les quelques VIP qui comptent ne sauraient faire autrement que de se croiser encore et encore…

Au mieux, ce film s’apparente à un prequel pour super-héros, qui aurait peut-être eu sa place dans les univers de DC ou de Marvel, mais surement pas dans celui de Star Trek.

Appelons donc les choses par leur nom, le Star Trek de J.J. Abrams est tout simplement… un Star Trek Babies, et rien de plus.

IV - Une violation non pas de la lettre mais de l’esprit



Parmi les nombreuses particularités de l’esprit Star Trek, il en est une plus exceptionnelle que d’autres : l’absence quasi-totale de manichéisme. Si la vocation première de Star Trek est l’exploration et non l’affrontement, il arrive parfois au gré des époques et des séries de la franchise que les protagonistes soient confrontés à des périls. Mais ceux-ci relèvent toujours de divergences d’intérêt ou d’idéologie, d’incompréhensions ou d’incompatibilités d’entendement, de lois physiques ou naturelles (forces, prédations…) qui ne peuvent se mesurer sur l’échelle du bien et du mal.

Les films Star Trek - au contraire des séries – ont parfois assujetti cette spécificité trekkienne aux lois du marché par l’introduction de "méchants", mais ceux-ci s’avéraient toujours suffisamment complexes et tridimensionnels pour susciter à la fois empathie et distanciation, et éviter l’opposition ultra-galvaudée "gentils" versus "méchants".

Ainsi, l’univers Star Trek est l’un des très rares de la SF à ne pas connaître intrinsèquement la notion de "bien" & de "mal", et à être totalement épargné par le concept invasif et paupérisant de mal platonicien, dont l’absence caractérise foncièrement l’esprit trekkien. Mais le film de J.J. Abrams aura commodément ignoré cette spécificité trekkienne pour lui préférer le niveau zéro de la SF : la mise en scène d’un combat stérile et manichéen entre les "gentils héros" et une parodie de "méchant absolu" aux motivations autoalimentées.

En multipliant les coïncidences les plus invraisemblables pour garantir la rencontre et l’amitié d’un noyau de sept personnes dans un univers pourtant bouleversé et orphelin de six milliards de Vulcains, le film de J.J. Abrams suggère - sciemment ou pas - un messianisme prophétique voire l’existence d’une force invisible gardienne des destinées, qui protégerait et guiderait les héros de Star Trek TOS quelles que puissent être les altérations cosmiques.



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MessagePosté le: Mer 29 Avr 2009 20:35    Sujet du message: Répondre en citant

La rencontre pseudo-hasardeuse du vénérable Spock-Nimoy et du jeune James T. Kirk sur la planète isolée Delta Vega ne ressemble-t-elle pas étrangement à la rencontre prédestinée du vénérable Yoda et du jeune Luke Skywalker sur la non moins isolée Dagobah (Star Wars V : The Empire Strikes Back) ? Il ne manque plus que l’introduction explicite par Spock-Nimoy d’une "force" ou autre "Schwartz" (Spaceballs (La folle histoire de l’espace))...

Il s’agit là d’une doctrine spiritualiste New Age qui prospère en heroic fantasy, à l’instar de The Lord Of The Rings et de Star Wars, mais qui est fondamentalement étrangère à l’esprit trekkien ! La philosophie de Star Trek s’est toujours bien gardée de concurrencer les croyances et les religions humaines en se refusant à une quelconque révélation métaphysique universelle, y compris lors de rencontres avec des entités omniscientes et omnipotentes tel Q.

L’absence de révélation universelle va d’ailleurs de pair avec l’absence de mal platonicien. Mais il est malheureusement à craindre que ces notions philosophiques au cœur du trekkisme échappent totalement à l’équipe scénaristique de J.J. Abrams… alors qu’elles n’échappaient absolument pas aux équipes de Gene Roddenberry et de Rick Berman…

A la fin du film, Kirk provoque la stupéfaction de la passerelle de l’Enterprise en proposant de sauver Nero et son équipage ! Et voilà comment - mine de rien - Kirk prétend fonder l’humanisme des protocoles de Starfleet, suggérant qu’il n’en était pas ainsi avant lui, tout en faisant rire la salle de l’abandon de Nero au trou noir.



Or Kirk avait la possibilité de téléporter l’équipage du Narada, et il ne l’a pas fait, soi-disant pour respecter la volonté de Nero. Seules les têtes d’affiches sont considérées comme ayant le droit de choisir de vivre ou de mourir, et d’en décider pour les pantins qui les servent ; c’est encore pire que les red shirts de ST TOS pourtant si raillés, c’en est à l’aune des sbires des grands "méchants" de James Bond (qui meublent les couloirs et meurent lorsque la base explose).

Pourtant en pareil cas, il est du devoir du commandant de l’Enterprise de sauver un maximum de vies - même ennemies - tant que cela ne met pas en danger son équipage. Car dans la société humaniste de la Fédération - remontant à bien avant la naissance de Kirk - toute vie mérite d’être sauvée, y compris celle du pire criminel. Et par-delà l’humanisme, les vies de Nero et de ses lieutenants méritaient également d’être sauvées au nom de la justice, afin de livrer aux autorités ceux qui ont exterminé six milliards de Vulcains.

Voilà donc l’une des plus emblématiques illustrations de l’opération réalisée par JJ Abrams !

Sous couvert d’humour cool, les auteurs tentent d’imputer abusivement au super-héros Kirk une politique qui existe pourtant depuis plus d’un siècle. Et sans en avoir conscience, ils mettent finalement en scène une authentique violation de cette même politique en laissant commettre à Kirk un acte criminel tant envers des vies - même coupables - qu’il aurait pu sauver, qu’envers le génocide de six milliards d’innocents privés à jamais de rétribution judiciaire.



Ce qui revient à balayer d’un revers de main tout l’héritage de la série Star Trek : Enterprise et l’acte fondateur humaniste d’une Fédération vieille de 97 ans au seul profit d’une marque d’humour volée et d’une innovation usurpée.

Avec le film de J.J., jamais l’anthropocentrisme triomphant et méprisant n’aura été aussi grand.

Plus d’une fois en 40 ans dans l’univers canonique de Star Trek, la Terre fut la cible de diverses menaces, et il fut toujours souligné que la Fédération serait mise à genoux si la Terre était détruite.

Il était alors permis d’espérer que le film de J.J. nous rappellerait par la destruction de Vulcain que les Vulcains en tant que peuple, société et puissance politique, étaient au moins aussi importants que les Terriens pour la Fédération.

Or le film aura en fait démontré exactement le contraire : l’univers trekkien se porte aussi bien sans Vulcain, et l’aventure continue comme si de rien n’était !

Formulé plus crûment, est-ce que Star Trek privé de 6 milliards de Vulcains et sans la planète Vulcain, mérite encore le nom de Star Trek ? N’est-ce pas brûler tous les ponts avec l’univers de Star Trek TOS-TNG-DS9-VOY afin de ne jamais plus y revenir ?



Et finalement cet holocauste ne prépare-t-il pas le terrain à autre chose ? Réduire la civilisation vulcaine à un 10 000 survivants, essentiellement quelques "sages", dépositaires de la "vulcanité ancestrale", permettra de continuer à agrémenter les plaisanteries humaines que ne manquera pas de recycler J.J. Abrams dans ses prochains films, et offrira l’opportunité de doter la diaspora des ultimes Vulcains de la hiératique et initiatique fonction de Jedi, un concept crypto-campbellien hérité de Star Wars et qui pollue la plupart des SF contemporaines en mal d’inspiration.

Le génocide de tout un peuple, de toute une race, est certes dans l’air du temps en SF. Mais lorsque la troisième saison de Star Trek : Enterprise saisissait les vertiges d’une humanité au bord de l’abime et donnait un prix considérable à sa survie, et lorsque le Battlestar Galactica de Ronald D Moore figurait la désespérance indicible des ultimes rescapés des douze colonies de Kobol, le Star Trek de J.J. Abrams fait de l’extermination du peuple le plus emblématique et inébranlable de tout l’univers de Star Trek... une simple journée de travail (cf. ST DS9 01x19 Duet (Duel)), avant de tourner la page pour vivre de nouvelles aventures dans la joie et la bonne humeur !!!

Est-ce vraiment ça que l’univers de Star Trek méritait ? Saborder ses fondements, banaliser l’atrocité, renier ses valeurs humanistes, pratiquer une xénophobie par omission... pour un peu d’humour hollywoodien (que l’on appelle communément "les vannes à deux balles") et d’"alchimie" à la Beverly Hills ?

Car c’est bien de xénophobie qu’il s’agit !



Lorsque le Spock-Nimoy venu de l’univers originel est méconnaissable et qu’il prône les émotions contre la logique, l’humanité contre la vulcanité, lorsque le jeune Spock vit ses bagatelles d’ado comme n’importe quel Terrien (pis avec une subalterne) et s’avère plus émotif et assurément plus violent qu’un humain, lorsque Sarek parle et se comporte comme n’importe quel vénérable Terrien, c’est l’expression de l’irrespect des auteurs envers un système de pensée autre qu’humain (plus précisément occidental contemporain) dont ils ont été incapable de mesurer toute la spécificité, soit le triomphe de l’impérialisme humain (occidental contemporain) comme seul système de pensée valide pour tout l’univers. Un impérialisme contre lequel s’était justement élevé Gene Roddenberry en créant la série Star Trek TOS et qui fut dénoncé tout au long de la franchise notamment via l’univers miroir, de Star Trek TOS 02x10 Mirror, Mirror (Miroir) jusqu’au diptyque unanimement acclamé Star Trek Enterprise 04x18+04x19 In A Mirror, Darkly (Le côté obscur du miroir). Le salut des ultimes Vulcains réside pourtant dans la mémoire, et non dans l’auto-négation. Un second anéantissement semble être en marche, plus doux et insidieux : la dilution dans l’humanité triomphante de tout ce qui faisait la singularité et la fierté vulcaines… Mais d’ores et déjà, le film de J.J. Abrams a réussi à transformer les Vulcains en de simples humains un peu coincés et coiffés d’oreilles pointues ! Et il se trouvera probablement des spectateurs pour applaudir à l’humanisation des Vulcains, car quoi de mieux que de devenir humain, n’est-ce pas ? Etant donné que toutes ces initiatives affectent et ruinent le premier peuple extraterrestre imaginé par Gene Roddenberry, devenu au fil des décennies le symbole même de la franchise, comment ne pas y voir une violation de "l’esprit de Prime Directive" - le respect de chacun dans ce qu’il a d’unique - c’est-à-dire la philosophie première de Star Trek.

Quand J.J Abrams et son équipe scénaristique ne cessent de répéter dans leurs interviews que leur film est positif et optimiste alors qu’il est question d’un génocide qui n’a rien à "envier" à celui de BSG si ce n’est qu’il ne touche pas des humains, quand six milliards de Vulcain disparaissent sans que jamais le film n’en fasse mesurer le poids au spectateur et que l’aventure continue ensuite comme si de rien n’était… c’est l’expression du mépris des auteurs envers des formes de vies autres qu’humaines, soit une forme perfide de racisme. Imaginons un instant que le film de JJ Abrams se soit achevé par l’extermination de six milliards de Terriens, eh bien jamais ses auteurs n’auraient osé le présenter comme positif et optimiste !



N’est-ce donc pas là, plus que jamais, la négation même de l’esprit humaniste trekkien, de l’IDIC, du respect de l’autre comme de soi-même, des différences qui nous enrichissent ?

Mais peut-être le pire dans tout cela, c’est que les auteurs n’ont probablement même pas conscience de la xénophobie et du racisme intrinsèques qui transparaissent dans leur film. L’impérialisme occidental imprègne tellement leur pensée que l’extermination de six milliards de Vulcains ne constitue même pas un léger nuage ombrant l’univers riant né de la défaite de Nero et le film merveilleusement positif qu’ils sont convaincus d’avoir créé !

A mon sens, de toutes les faiblesses, maladresses, incohérences, et violations que ce film cumule, celle-ci est de loin la pire !

V - Utilité commerciale du film ?

Star Trek Babies est-il ce film messianique qui "sauvera" l’univers Star Trek d’une "décadence" imaginaire ?

Qualitativement, il n’y a jamais eu de décadence.

En terme de vitalité de la communauté des trekkers, il n’y a jamais eu de décadence non plus, comme l’a prouvé l’incroyable mobilisation des fans pour sauver la série Star Trek : Enterprise en 2005 : ce lobbying fut historiquement sans équivalent, et parvint à amasser plus de trois millions de dollars de donations individuelles !

En terme d’audiences, il y eut en effet un dépérissement progressif, entamé depuis Star Trek : First Contact, mais en partie imputable à l’abandon de la syndication au profit de la diffusion sur la télé-poubelle UPN…

Il est donc probable que Star Trek Babies fasse son office commercial, y compris en France étant donné le soutien critique que la presse lui apporte d’ores et déjà.



Revenir aux sources (c’est-à-dire à Star Trek TOS) pour rebooter l’univers de Star Trek a été presque unanimement salué par les experts et les professionnels comme le "right move". La mode du remake normalisée par les comics est tellement ancrée dans l’imaginaire collectif qu’il semble naturel aux yeux de tous que l’univers Star Trek passe aussi à cette casserole.

La préservation d’une cohérence profonde sans recast durant 40 ans aurait pourtant dû permettre à cet univers pas tout à fait comme les autres de bénéficier d’un régime d’exception.

Car l’identité de Star Trek ne consistait pas à glorifier un petit groupe de (super-)héros sauveurs de l’univers, et en pratiquer périodiquement le recast et le remake à la façon de Batman. L’identité de Star Trek consistait à explorer, à bâtir, et à philosopher, tout en tissant progressivement une histoire du futur aussi consistante et cohérente que celles de Isaac Asimov (avec le cycle Foundation), de Robert Anson Heinlein (avec le cycle Future History), et de Frank Herbert (avec le cycle Dune).

Et toute la grandeur et l’ambition du Star Trek originel s’était révélée lorsque l’une des protagonistes, Kira Nerys, déclara un jour, dans Star Trek DS9 02x23 Crossover (Entrelacs) ne jamais avoir entendu parler de Kirk ! Star Trek avait tout simplement osé faire de James T Kirk un capitaine parmi d’autres, presque oublié par l’histoire.

Mais J.J. Abrams, lui, s’est bien assuré que Kirk ne devienne pas un capitaine parmi tant d’autres dans une vaste et complexe histoire du futur. Avec J.J. Abrams, l’histoire du futur s’arrête à Kirk et fera désormais un éternel sur-place autour de Kirk et de ses potes, dont le culte sera décliné à toutes les sauces par des générations d’auteurs.



On peut dire que J.J. Abrams a vraiment tout compris à Star Trek : il a réussi à fétichiser un seul de ses composants et à figer son univers à jamais.

Doit-on considérer que par delà l’appréciation personnelle, l’initiative et le film de J.J. Abrams étaient les seuls en mesure de hisser Star Trek au degré de popularité de Star Wars, y compris sous les cieux déshérité du trekkisme hexagonal ?

Les seuls ? Pas forcément. Mais commercialement les plus prudents ? Assurément ! J.J. Abrams est un expert de la rentabilité commerciale, et il fait toujours les choix les moins risqués.

Parce qu’étudiée par des experts en marketing pour cibler chirurgicalement les goûts du public contemporain, la formule de Star Trek Babies est un "prêt à consommer" dont le rythme et la vitesse sont étudiés pour maintenir le spectateur éveillé et attentif là où le propos en lui-même - indigent - n’y suffirait pas. Et ainsi, ce film suscite l’adhésion d’un public et la bénédiction d’une presse trop souvent incapable d’apprécier l’authentique Star Trek pour ses spécificités et son unicité dans toute sa largeur de spectre.

Qu’une version dénaturée, standardisée, paramétrée, superficielle de Star Trek séduise les critiques généralistes français lorsque l’original ne suscitait qu’un doux mépris hors de la communauté des trekkers laisse tout de même un amère goût d’imposture.



C’est l’histoire finalement classique de la mauvaise imitation qui supplante l’original dans l’imaginaire des profanes.

Mais réussir à rendre "branché" le nom de Star Trek frappera rétroactivement de ringardise quarante ans d’univers Star Trek… Ce que la presse ne manque déjà pas de professer triomphalement, en clamant à tue-tête que "J.J. Abrams a dépoussiéré Star Trek" ! Ce qui revient à imaginer dans Star Trek une "poussière", donc une ringardise, qui pourtant n’existe pas et n’a jamais existé. Merci J.J. Abrams !

D’aucuns argueront qu’à chaque nouvelle déclinaison de Star Trek, il y eut un mouvement de protestation par fétichisme envers les précédentes. Effectivement, mais à tort.

Car aucune des déclinaisons de Star Trek n’a trahi les précédentes dans la mesure où chacune d’elle s’est employée à développer et non à adapter ! Aucune ne contredisait les autres, et chacune d’elle possédait une personnalité et une vocation suffisamment distincte pour respecter l’intégrité des autres, sans jamais chercher à prendre leur place : les problématiques, les personnages, les lieux et les époques étaient systématiquement différents.

Même si certaines de ces déclinaisons n’ont pas été du goût de tous, il ne saurait donc être question de "trahison" dans leur cas.



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MessagePosté le: Mer 29 Avr 2009 20:37    Sujet du message: Répondre en citant

Star Trek TOS relatait des fables corrosives pour l’époque et même encore aujourd’hui, Star Trek TAS fut un dessin animé fascinant, Star Trek TNG a donné ses lettres de noblesse à la hard SF, Star Trek DS9 fut une encyclopédie de philosophie politique, Star Trek Voyager fut une épopée envoûtante et addictive, et Star Trek Enterprise fut un virtuose exercice de révisionnisme.

Tandis que le film de J.J. Abrams a la prétention de re-raconter Star Trek TOS, de marcher dans ses traces, et finalement de se l’approprier. Or étant donné qu’il l’a totalement dénaturé, littéralement vidé de sa substance, derrière un bel emballage et des personnages totalement stéréotypés, le film de J.J. Abrams n’est qu’une coquille vide, un bras d’honneur à ce qui a fait aimer à tant de générations différentes Star Trek, pour autant de raisons qu’il y a de trekkers, mais dont presque aucune d’elle ne se retrouvera dans ce film.

En ce sens, le film de J.J. Abrams a réussi précisément à ne pas être tout ce que Star Trek TOS pouvait être ! C’est tout de même très fort. Alors oui, dans ce cas précis, au contraire de tous les précédents, on peut dire que nous sommes confrontés à une trahison de Star Trek TOS et par transitivité de tout Star Trek.

Il faut néanmoins être lucide. Parce que les lois du marché sont ce qu’elles sont, et que le public est dorénavant tanné et formaté par elles, il est évident que Star Trek ne pouvait plus exister ici et maintenant dans ses fond & forme originels : i.e. prendre le temps de poser les plus grands problèmes existentiels, prendre le temps d’explorer les fondamentaux de la SF et de la philosophie (qui sont un peu les mêmes), prendre le temps de faire évoluer ses personnages par petites touches crédibles et subtiles, et tout simplement oser être ennuyeux selon les standards du jour…



Il est d’ailleurs proprement phénoménal que Rick Berman ait réussi à préserver l’identité de Star Trek jusqu’au terme de la série Enterprise en 2005 ! Chapeau !

Puisque le véritable Star Trek est anachronique à l’ère du zapping-roi, et est en essence incompatible avec l’urgence, l’empressement, la superficialité, le grand spectacle, la surenchère perpétuelle devenus le pain quotidien de tous, la véritable audace créative (de la nouvelle direction de la Paramount arrivée en 2006) aurait tout simplement consisté à enterrer Star Trek, à l’instar des œuvres d’auteurs que sont Babylon 5 et Farscape ! Bon, ne pas l’enterrer forcément définitivement, mais du moins jusqu’à ce que les modes changent (car elles changent inéluctablement)... C’eut été le respect que Star Trek méritait, et c’est ainsi que les œuvres deviennent "cultes".

Il est de très loin préférable qu’un univers de SF conserve sa spécificité même si cela implique qu’il soit mis en sommeil, plutôt que de le voir se renier pour devenir un hit. Les hits, ce n’est vraiment pas ça qui manque, et ils se ressemblent tous beaucoup. Star Trek était différent, et c’est précisément cette différence qui le définissait.

Mais perdu pour perdu, si le conformisme et l’imitation postulaient d’en passer impérativement par la case du reboot de Star Trek, quel dommage de ne l’avoir pas au moins confié à l’authentique grand auteur de SF qu’est Joseph Michael Straczynski (ayant soumis à la Paramount un audacieux projet resté lettre morte), ou encore au véritable trekker devant l’Eternel qu’est Bryan Singer.



Bien sûr que Star Trek a toujours été un business pour la Paramount (il faut bien financer les productions et faire des bénéfices) ! Mais ce commerce légitime n’avait pour autant jamais retiré à Star Trek ses qualités d’œuvre, et même disons-le sans ambages, d’œuvre d’auteur ! Et cela durant 40 ans !

Tandis que depuis l’arrivée de J.J. Abrams le situation a fondamentalement changé ! Dorénavant, Paramount veut faire de Star Trek un phénomène de mode, et s’est donné des moyens totalement inédits pour y parvenir. Or pour fabriquer de toute pièce une vogue planétaire, le prix à payer est considérable... à savoir cesser d’être une œuvre pour devenir un produit de consommation - et de consommation très courante de surcroît ! Dans le climat actuel, à l’ère des productions standardisées, stéréotypées, et formatées, prétendre faire du jour au lendemain de Star Trek un phénomène de mode dont le public s’entiche, ne peut que passer par un complet reniement !

Et c’est dorénavant chose faite !

Œuvre résolument intemporelle et universelle, durablement enracinée dans l’inconscient collectif et la construction de la pensée, Star Trek n’a de ce fait aucune vocation à être un produit à la mode ! Mais il n’est guère politiquement correct de le rappeler...



Non, Star Trek Babies n’est pas un Star Trek, mais c’est un film qui parle de Star Trek, nuance de poids. Et pour en parler, ce film aligne à la chaîne une série ininterrompue d’emprunts bateaux aux films antérieurs (répliques, situations, composants), comme un mauvais documentaire de reconstitution alignerait les truismes. Il exhibe pesamment sa vocation pédagogique, prosélyte, et commerçante pour "ratisser au plus large" à la manière du plus centriste & consensuel des candidats politiques. Et si d’aucuns sont tentés de voir dans cette démarche sans élégance et sans finesse un hommage à Star Trek TOS, je les invite à mesurer ce que ce sont de véritables hommages en se remémorant la façon proprement amoureuse dont chacune des séries de la franchise sut faire honneur à la série originale : Star Trek TNG 06x04 Relics (Reliques), Star Trek DS9 05x06 Trials And Tribble-ations (Épreuves et tribulations), Star Trek Voyager 03x02 Flashback, et Star Trek Enterprise 04x19 In A Mirror, Darkly (Le côté obscur du miroir).

Dans une certaine mesure, Star Trek Babies pourrait rejoindre la collection Star Trek for Dummies ! Mais si le trekker potentiel qui débarque dans ce nouvel univers peut être un newbie ou un rookie, il n’est en aucun cas un dummy… Du reste l’estimable collection éponyme "…for Dummies" a vocation à initier et édifier, et non à niveler par le bas… tout au contraire de ce film.

Star Trek Babies fait même l’effet d’être en lui-même une bande-annonce de 2h06 pour l’univers de Star Trek… au point d’appeler - entre la dernière scène du film et le générique de fin - sa conclusion la plus naturelle : une belle pub pour les coffrets DVD et BD de Star Trek distribués par Paramount Home Video !



Malheureusement, si les néophytes viennent ensuite à Star Trek grâce à ce film, ils risqueront d’être déçus en découvrant cet univers… qui n’a pas grand-chose à voir avec son nouvel ambassadeur autoproclamé…

VI - Conclusion

L’univers peut bien s’écrouler, six milliards de Vulcains peuvent bien être exterminés, la crédibilité de la narration peut bien être sacrifiée, la vraisemblance générale peut bien être ridiculisée, la profondeur trekkienne peut bien être frappée de désuétude... quelle importance ? Pourvu que les spectateurs ne s’ennuient pas, pourvu que le film fasse passer un bon moment, pourvu que l’interaction sacrée entre Kirk, Spock, et McCoy soit glorifiée ! La richesse et la complexité de l’univers Star Trek ont fait place à une caricature : le culte comicsien de quelques personnages et surtout, surtout, de leurs interactions !

Et la Paramount a réussi à imposer son effet de mode : désormais Star Trek, c’est seulement Star Trek TOS, et son univers gravite autour de la trinité super-héroïque Kirk/Spock/McCoy sauveurs de la Terre (car il n’y a définitivement que ça qui importe) comme n’importe quel super-héros d’opérette sous stéroïdes, mais pas sauveurs de Vulcain (car ça on s’en fout un peu, ce ne sont que des Vulcains après tout).

Lorsque la plupart des critiques de la presse, certainement animés des meilleures intentions du monde, sont portés à dire et écrire que les trekkers seront ravis par le film de J.J. Abrams, ils ne mesurent pas à quel point il n’est guère flatteur pour un trekker que son univers soit réduit à quelques clichés, ses personnages à de la "convivialité", leur jeu à une pantomime, la comédie à de l’humour neuneu, la complexité à des lieux communs, l’esprit trekkien à des slogans, la philosophie à des brèves de comptoir, et l’humanisme à un anthropocentrisme vulcanophobe… Mais qu’importe n’est-ce pas, tant que Star Trek Babies "déchire grave", que nul ne s’ennuie, que les effets spéciaux sont à la page, qu’un scénario inepte rend les personnages aussi "sympas" que dans n’importe quel autre blockbuster aux normes du jour, et que tous les attributs de la mode sont réunis (150 millions de US$ de budget minimum, jeunisme tendance, recast conformiste, reboot assumé, remake hypocrite, branchouille par matraquage de pub…).

Au nom de l’hédonisme et pour deux heures de shoot visuel… chacun demeure en effet libre de se féliciter que le gigantisme et la philosophie trekkiennes soient transformés en un buddy movie iconolâtre, raciste sans même en avoir conscience, et ouvrant largement les vannes aux schémas idéologiques, narratifs, et visuels de Star Wars dont l’univers Star Trek avait toujours su se préserver.

Quatre ans de "privation" savamment dosée, l’espoir d’une "renaissance" à n’importe quel prix, le mythe du "sang neuf" et de sa "virginité", la perspective flatteuse d’une grande vogue, la tentation de l’ouverture à tous vents et du consensus, un "must" hypnotiquement imposé... font avaler quantité de couleuvres, circonviennent nombre de discernements, résignent bien des scepticismes… et réussiront bientôt à faire de toute réprobation une prétendue faute de goût, en sacrifiant l’universalité à la vulgarisation et la reconnaissance au succès public.

« Resistance is futile »



La conclusion est épitaphe :

Star Trek est mort, vive Star Trek !

R.I.P. Star Trek (1964 – 2006)

Je laisse au Cardassien Aamin Marritza dans la peau de Gul Darhe’el (Star Trek DS9 01x19 Duet (Duel)) le soin de nous rappeler l’ultime "message" que délivre le Star Trek version J.J. Abrams :



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MessagePosté le: Mer 29 Avr 2009 20:50    Sujet du message: Répondre en citant

Je posterai bien sûr mon avis très bientôt, tout comme je posterai cette critique sur le topic consacré à Star Trek 11.
Sur ce, je vous souhaite une bonne nuit !!!
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MessagePosté le: Jeu 30 Avr 2009 15:11    Sujet du message: Répondre en citant

Lt. Cmder Valdek a écrit:
Je posterai bien sûr mon avis très bientôt, tout comme je posterai cette critique sur le topic consacré à Star Trek 11.


C'est fait !

Par contre, j'ai pris la décision de ne pas lire cette critique (et je vous assure qu'il m'est difficile de résister) avant d'avoir vu le film.
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Dernière édition par Lt. Cmder Valdek le Ven 01 Mai 2009 11:55; édité 1 fois
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MessagePosté le: Ven 01 Mai 2009 11:53    Sujet du message: Répondre en citant

Journal de bord du Lieutenant-Commander Valdek.
Date stellaire 61329.1

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Star Trek 11 : Concours Milady - Gagnez la novélisation du film



Unification et les Editions MILADY organisent du 29 avril au 6 mai 2009 un concours autour de la sortie du Roman Star Trek, novelisation du long métrage de J.J. Abrams par Alan Dean Foster, d’après le scénario d’Alex Kurtzman et Roberto Orci.

Pour participer au concours et gagner l’un des 20 exemplaires mis en jeu, il suffit de renseigner les éléments suivants et répondre aux 5 questions par mail à cette adresse : concours@unificationfrance.com


Objet du mail : Concours Milady

Nom : _______________________ Prénom : _______________________

Adresse : _____________________________________________________

Code Postal : ___________________ Ville : ________________________

Email : _______________________________________________________


1) Combien d’acteurs peut-on voir à l’écran dans le rôle de Spock dans le nouveau film Star Trek ?
a) 4 (bébé, enfant, adulte, vieillard)
b) 3 (enfant, adulte, vieillard)
c) 2 (adulte, vieillard)

2) Quel est la planète d’origine du nouveau méchant du film ?
a) Vulcain
b) Romulus
c) Andoria

3) Un autre Roman d’Alan Dean Foster sera lui aussi publié le 7 mai. De quelle épopée SF est-il la Novelisation ?
a) Wolverine
b) Terminator
c) Predator

4) Souhaitez vous être tenus au courant des publications des Editions BRAGELONNE / MILADY
a) oui
b) non

5) Combien d’internautes donneront les bonnes réponses aux questions ?


Retrouvez Star Trek et la réponse à la question 3 sur le site des Editions Milady (http://www.milady.fr/ ). Ce concours est réservé aux internautes français. Les gagnants seront prévenus par mail et recevrons directement leur exemplaire du Roman.




Source : Unification
Auteur : Jean-Régis de Vanssay



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MessagePosté le: Mar 05 Mai 2009 18:41    Sujet du message: Répondre en citant

Journal de bord du Lieutenant-Commander Valdek.
Date stellaire 61340.5

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Star Trek 11 : Matt Damon avait refusé le rôle de Kirk

Il semblerait que le choix initial pour le rôle de James T. Kirk dans Star Trek n’était pas Chris Pine, mais comme la rumeur l’avait bien annoncé, Matt Damon.



Comme l’indique www.new-magazine.co.uk, même si Damon était le premier choix d’Abrams, il n’y a aucun regret à avoir. « Je suis allé voir Matt et nous en avons discuté. Mais rien n’arrive par hasard, » explique Abrams. « D’un côté, ça aurait été génial de travailler avec Matt mais d’un autre côté, c’était une excellent idée de choisir des gens moins connus. »



Choisir des inconnus a déjà bien fonctionné par le passé et Abrams pense que c’est ce qui rend les personnages encore plus crédibles pour les spectateurs. « C’est toujours plus sympa de découvrir ces stars de demain. Un peu comme avec le premier Star Wars, vous ne saviez pas qui étaient ces gens là au moment de la sortie du film. Vous croyez vraiment que ce gars est Luke Skywalker. Vous ne le reconnaissez pas par rapport à 6 autres films. Vous rentrez directement dans le personnage. C’est toujours un terrain glissant de prendre quelqu’un de connu. Là vous n’êtes pas confronté à sa côte de popularité. »

Damon est plus connu des fans pour sa série des Jason Bourne mais aussi de Good Will Hunting, Il faut sauver le soldat Ryan, Le talentueux Mr. Ripley

Star Trek sort sur les écrans français le 6 mai 2009.




Source : Unification
Auteur : Christophe Dasse



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MessagePosté le: Mar 05 Mai 2009 18:46    Sujet du message: Répondre en citant

Journal de bord du Lieutenant-Commander Valdek.
Annexe

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Star Trek 11 : Michael Kaplan parle des costumes du film



Pour J.J. Abrams, le manque de connaissance de l’univers Trekkien, de Michael Kaplan, le concepteur des costumes du film, est une bonne chose.



Comme il a été dit sur TrekMovie.com, Kaplan pensait que son manque de connaissance de Star Trek pouvait jouer en sa défaveur lors de sa première rencontre avec Abrams. « Je suis arrivé à ce rendez-vous, pensant avoir un gros problème parce que je lui ai révélé que je n’avais vu aucun des films mais que je connaissais la série, uniquement parce que j’avais grandi à la même époque et non pas parce que j’étais fan. Il a pensé que c’était un atout, parce qu’il voulait quelqu’un avec un regard neuf, qui apporte de la fraicheur. »



En créant une nouvelle version des uniformes de la série, Kaplan a opté pour un look plus sophistiqué. « J’ai créé un nouveau tissu dans lequel le nouveau logo boomerang a été utilisé. On peut aussi remarqué qu’il a maintenant beaucoup de maillots noirs qui font parti de l’uniforme. Dans la série originale, le costume était en une seule pièce. Il m’a semblé évident que l’uniforme devait contenir un maillot de corps pour être cohérent. Le maillot est d’un gris anthracite très sombre comme les pantalons. La couleur de la veste décrit le genre de métier qu’occupe la personne. »




Source : Unification
Auteur : Christophe Dasse



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MessagePosté le: Mar 05 Mai 2009 19:15    Sujet du message: Répondre en citant

Journal de bord du Lieutenant-Commander Valdek.
Annexe

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Star Trek 11 : Mai 2009, une flopée de magazines !

Vous l’aurez remarqué la presse ne passe pas à côté du Star Trek de J.J. Abrams. Voici quelques magazines qui feront l’actualité :

L’ Ecran Fantastique n° 298 qui vient de sortir , rare magazine à faire la couverture sur STAR TREK ce mois ci :

Le dossier du numéro est consacré à la brillante (et inespérée !) résurrection de cette saga, sous la houlette du talentueux J.J. Abrams, déjà maître, il est vrai, de séries majeures du petit écran (Lost), auquel on doit également, dans le domaine de la SF, la mise en chantier du terrifiant Cloverfield. Cette fois-ci, c’est au titre de réalisateur qu’il intervient. Rendant hommage au feuilleton créé par Gene Roddenberry, il réussit le tour de force de le moderniser tout en revenant aux origines du mythe. On se prend alors de passion pour ces personnages, embarqués dans une aventure où le sort de l’humanité est en jeu.


http://www.ecranfantastique.net/

Le nouveau magazine anglais Scifinow n°27 :

couverture sur Star Trek, un dvd offert ( collector sur le dernier film , trailers, interviews...) :


http://www.scifinow.co.uk/



Le magazine américain Geek Magazine :


http://geekmonthly.com/

Le Star Trek Magazine officiel anglo-américain, ré inventez Star Trek ? Premier numéro (sur 3) consacré entièrement au nouveau film. Un double poster ( Kirk / Spock ) inclus dans ce numéro !!



Le second Star trek magazine consacré au film qui sort ce mois ci en Angleterre, le guide officiel du film est inclus dans ce magazine avec des Interviews des acteurs, les dessous du nouvel Enterprise, les souvenirs du film, le jeu vidéo " DAC "... :



le Télécable hebdo de la semaine dernière :



et encore d’autres magazines :







Source : Unification
Auteur : Laurent Barros, Padrig Merle



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MessagePosté le: Mar 05 Mai 2009 19:39    Sujet du message: Répondre en citant

Journal de bord du Lieutenant-Commander Valdek.
Annexe

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Evènement Star Trek : Unification chez Cauet


Quand l’équipe de Cauet nous a demandé de préparer un quizz Star Trek pour la matinale de Virgin Radio, la rédaction d’Unification a affuté ses questions ! Objectif : piéger Miko, fan de Star Trek, dont c’était l’anniversaire.



Ne connaissant pas le degré de connaissance de Miko sur la franchise, Yves Raducka et moi-même avions préparé des questions avec différents niveaux de difficultés. Bien nous en a pris, puisque Miko s’est révélé être un concurrent coriace, un vrai fan de la saga !



Et il valait mieux pour lui que Miko réponde bien à nos questions puisque chaque mauvaise réponse provoquait explosions de pétard et concert de mariachis dans son immeuble d’habitation. Unification en profite pour s’excuser auprès des voisins de Miko, mais quand on nous confie une mission, on fait en sorte de la remplir !

Vous pouvez retrouver sur le site officiel de Cauet, deux vidéos de l’évènement.

Encore merci à toute l’équipe pour leur super accueil. C’est parti pour notre reportage photo et vidéo :





























































Photos - Vidéos © Jean Michel Roguier - Unification 2009



Source : Unification
Auteur : Frank Mikanowski



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MessagePosté le: Mar 05 Mai 2009 20:57    Sujet du message: Répondre en citant

Journal personnel du Lieutenant-Commander Valdek.
Date stellaire 61342.4


----------------------------------------------

Et bien nous y sommes !
Le 6 mai 2009. Tout le monde sait ce que représente cette date. Et au cas où Laughing , c'est aujourd'hui que sort en salles le nouveau Star Trek, celui de Monsieur J.J Abrams.
Comme je vous l'ai déjà dit, pour ma part, je ne pourrai pas aller le voir avant le 8 mai. Donc, j'ai pris la raisonnable (et logique) décision de me téléporter sur une planète lointaine, très lointaine, loin de l'USS Explorer et de l'Actualité Star Trek jusqu'à ce que j'ai vu ce film. Ce afin d'éviter de trop en lire avant.

Je vous dis donc à très bientôt ...
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MessagePosté le: Dim 10 Mai 2009 06:33    Sujet du message: Répondre en citant

Journal personnel du Lieutenant-Commander Valdek.
Date stellaire 61353.6


----------------------------------------------

Voilà ! Je l’ai enfin vu.

Je n’ai jamais eu pour habitude de noter les films mais pour celui-ci, je vais faire un effort qui n’en est pas vraiment un d’ailleurs. Pour Star Trek de J.J Abrams, un 0/20 sans aucune hésitation.
Je crois que le pire c’est qu’on a l’impression que ce film a la prétention de montrer aux néophytes ce qu’est Star Trek, et pour ce faire, on leur montre tout sauf du Star Trek. Parce qu’excusez-moi mais, c’est quoi cette parodie de la série classique ???.
Ce qui me vient à l’esprit, ce sont des mots comme insultant, irrespectueux, parodie, ridicule, incohérent, facilité, grossier, etc, etc….
J’ai cru rêver. Tout l’ambiance, tout l’esprit, tout l’idéal, tout ce qui a fait le succès de cette saga a TOTALEMENT disparu. On a là un simulacre de Star Trek. Une pâle copie qui cherche à faire croire, à duper les fans mais personnellement, je ne m’y suis pas laissé prendre.
Il n’y a rien à sauver de ce film, si ce n’est éventuellement le générique final. Et encore, je l’ai pris pour un générique très hypocrite qui m’a donné l’impression de vouloir calmer les fans en colère.

Ce Star Trek made in J.J. Abrams, qui, comme il l’a avoué lui-même, ne connaît rien à Star Trek, est devenu un simple et banal film de SF. Ah ça oui, pour être un bon film de SF, c’est un bon film de SF. Mais puisque le film s’intitule Star Trek, on était donc en droit d’avoir du Star Trek. Mais non. A la place, on a le droit à un spectacle ridicule, de caricatures de personnages mythiques. Suffit-il d’habiller des acteurs en jaune, rouge ou bleu et de mettre des oreilles pointues pour dire qu’on fait du Star Trek ?

Si ce film marque le véritable début de la nouvelle franchise Star Trek, tirant ainsi un trait sur les 40 années de la saga mythique que je connais et que j’aime, alors Star Trek est bel et bien mort. Car les desseins de la Paramount étant simplement de se faire du fric, il est désormais évident que Star Trek entre dans les standards de la SF cinématographique, bien loin de l’idéal Roddenberry et du concept unique et propre à l’univers Star Trek.

Je pourrais bien sûr me lancer dans une dissection détaillée, scène par scène, mais ce travail titanesque a déjà été effectué par Yves avec une telle minutie que mon intervention me semble bien inutile. De plus, il a su trouver les mots justes et l’a fait beaucoup mieux que je ne serais capable de le faire.

Même si je trouve le propos quelque peu dur, pour ne pas dire brutal, il est vrai que le fan qui affirme que ce film est un bon Star Trek n’est pas un fan de Star Trek. Car il ne suffit pas d’aimer la SF et/ou d’avoir vu la saga Star Trek (6 séries et 10 films) pour dire qu’on est fan. J’ai vu toutes les saisons d’X-Files ainsi que les deux films et pourtant, je ne me considère pas comme un vrai fan. J'ai vu tout ce qui a été fait de Star Wars et pourtant, je vous assure que je ne suis pas fan.
On devient fan de Star Trek lorsqu’on comprendre ce qu’est l’univers Star Trek, qu'on comprend le message qu'il véhicule, qu'on comprend son idéal, sa philosophie et surtout qu’on y adhère. Et là, on entre dans des considérations bien loin de ce que grand nombre d’univers SF au cinéma nous ont offert jusqu’à présent. Et Star Wars ne fait pas exception à cela. Le mythe Star Trek avait une identité unique et jamais égalée. Un univers qui a toujours su se démarquer des autres univers SF, en évitant justement les clichés, les standards SF, ces codes qu’on doit immanquablement retrouver dans les productions SF au cinéma.

Tout ça pour dire que J.J Abrams a anéanti Star Trek en lui appliquant justement ces clichés, ces standards, ces codes SF, réduisant le travail de 40 années à un vulgaire film de SF sans âme, sans profondeur, sans consistance, sans saveur. Chercher à raconter en 2h ce qui a fait la génération Kirk, que ce soit à la TV ou au cinéma (parce qu’il y a quand même grand nombre de références aux films et pas seulement à la série TV) est une absurdité monumentale. Mais cela n’a pas effrayé J.J Abrams puisqu’il n’est pas fan de Star Trek alors pourquoi aurait-il eu comme considération un tel respect. Ah ça oui, le film est bourré de clins d’œil et de références, comme si cela suffisait à calmer les fans, comme si cela allait suffire pour qu’on accepte ce Star Trek comme faisant parti de la saga (puisqu’en réalité encore une fois, J.J. Abrams se moque également de ce détail) mais tout cela n’offre qu’une apparence de Star Trek, car ces références ont bien souvent été très mal interprétées (comme la « tricherie » de Kirk, comme le côté humain de Spock qui n’a jamais été présenté comme une tare et un fardeau à porter, à croire que les Vulcains éprouvent une forme de xénophobie, ou comme …) et très mal utilisées.

Star Trek est mort ? Finalement non, parce que j’ai chez moi de quoi ne jamais oublier ce qu’est réellement l’univers Star Trek.
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MessagePosté le: Mar 12 Mai 2009 04:00    Sujet du message: Répondre en citant

Journal de bord du Lieutenant-Commander Valdek.
Date stellaire 61359.1

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Star Trek 11 : N° 1 au box office US, le film dépasse les prévisions

Le Star Trek de J.J. Abrams a dépassé les prédictions des spécialistes du genre en atteignant pour son premier weekend d’exploitation aux USA les 76,5 Millions de dollars ! the Associated Press précise que ce résultat se décompose en 72,5 millions pour la période du vendredi au dimanche et les 4 millions pour les avant première du jeudi.



Paramount avait estimé avant la sortie du film que le film devait rapporter 50 millions de $ pour son premier weekend, mais qu’avec les excellentes critiques que le film avait récolté aux USA, ce chiffre devrait être supérieur ... Gagné !



Les spécialistes estiment que pour que le film soit considéré comme un succès avec son budget de 140 Millions de $, le box office final de Star Trek aux USA doit être supérieur à 200 millions. Ce n’est qu’une indication, mais le fait que le film ait rapporté plus le samedi (27,4 M) que le vendredi (26,8 M) est un signe du bon bouche à oreille dont bénéficie le film.

Dès qu’ils seront disponibles, nous vous donnerons les entrées France du film.




Source : Unification
Auteur : Frank Mikanowski

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Crying or Very sad Crying or Very sad Crying or Very sad Crying or Very sad Crying or Very sad Crying or Very sad Crying or Very sad Crying or Very sad Crying or Very sad Crying or Very sad Crying or Very sad Crying or Very sad



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MessagePosté le: Mar 12 Mai 2009 09:11    Sujet du message: Répondre en citant

why so sad ? Wink
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MessagePosté le: Ven 15 Mai 2009 03:56    Sujet du message: Répondre en citant

Journal de bord du Lieutenant-Commander Valdek.
Date stellaire 61367.3

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Star Trek 11 : Les résultats France

433 725 entrées ! C’est le chiffre incroyable qu’a réalisé Star Trek en France lors de sa première semaine d’exploitation. C’est tout bonnement exceptionnel étant donné les piètres résultats des films Star Trek précédents dans l’hexagone ! Certes les méchantes langues diront que X-Men Origins Wolverine est devant Star Trek pour sa deuxième semaine d’exploitation, mais c’est oublier que notre cher mutant a 42 % d’écrans en plus que nos héros de la Fédération (700 au lieu de 493 pour Star Trek).



Si on fait la moyenne par copie, Star Trek est bien devant Wolverine avec 880 entrées par copie au lieu de 698 entrées pour Wolverine ! C’est Madame Paramount qui doit être contente ! Voici le communiqué AFP avec les résultats box office du 6 au 12 mai :



PARIS, 14 mai 2009 (AFP) - 14/05/2009 10h08 - Les super-héros de X-Men Origins : Wolverine ont continué de dominer le box-office français lors de leur deuxième semaine d’exploitation en salles, malgré une baisse de près de 50% sur la semaine précédente, à 488.032 entrées, selon les chiffres fournis jeudi par CBO Box-Office.

Pour la semaine du 6 au 12 mai, le "blockbuster" où l’acteur australien Hugh Jackman joue un héros mutant indestructible fait mieux qu’un autre film à grand spectacle, Star Trek, qui a réalisé 433.725 entrées pour sa première semaine. Le film est visible dans 493 salles, contre 700 pour "X-Men Origins".



Depuis qu’il est sorti en France, le film avec Hugh Jackman a attiré 1.457.787 personnes.

Incognito d’Eric Lavaine, avec le chanteur Bénabar et le comique Franck Dubosc, est en troisième position, avec 312.733 entrées pour sa deuxième semaine d’exploitation, sur 459 écrans. Je l’aimais, le film de Zabou Breitman, adapté d’un roman d’Anna Gavalda, a réalisé un bon score, avec 311.476 entrées pour 343 copies, lors de sa première semaine.



Suivent les aventures de l’espion gaffeur interprété par Jean Dujardin dans OSS 117 Rio ne répond plus, vu par 233.180 personnes pour sa quatrième semaine d’exploitation avec 583 copies. Depuis sa sortie, le film cumule 2.249.401 entrées.

Good morning England, Coco avant Channel, 17 ans encore, Un mariage de rêve et Dans la brume électrique complètent le Top 10 de la semaine.

1. X-Men Origins : Wolverine : 488.032 entrées - Cumul : 1.457.787 spectateurs (2è semaine) - Copies : 700



2. Star Trek : 433.725 entrées (nouveauté) - Copies : 493

3. Incognito : 312.733 entrées - Cumul : 762.759 spectateurs (2è semaine) - Copies : 459

4. Je l’aimais : 311.476 entrées (nouveauté) - Copies : 343

5. OSS 117 Rio ne répond plus : 233.180 entrées - Cumul : 2.249.401 spectateurs (4è semaine) - Copies : 583




Source : Unification
Auteur : Frank Mikanowski

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Allez ! Quitte à passer pour le mauvais perdant de service et une mauvaise langue, autant aller jusqu'au bout...
Pourquoi cet étonnement quant au fait que ce résultat est "tout bonnement exceptionnel étant donné les piètres résultats des films Star Trek précédents dans l’hexagone" ?
Il ne faut pas oublier que ce film est le seul de tous les films Star Trek a avoir bénéficié d'un abattage médiatique aussi phénoménal. Partout il y avait du Star Trek. Toutes les TV en parlaient (même au journal TV de France 2), les radios, des affiches partout en ville et sur le bus, tous les magasines, les couvertures, sans compter les bande-annonces avec (dans mon coin en tout cas), deux bande-annonces diffusées lors d'une même séance ciné...
Alors comment expliquer ce résultat ? Je crois en fait l'avoir déjà fait. Star Trek propose du grand spectacle : des effets spéciaux incroyables, des scènes d'action gigantesque, des explosions... TOUT ce que la grande majorité des gens aiment voir, TOUT ce qui a fait le succès de M:I 3, TOUT sauf du Star Trek.
Alors forcément, TOUS les fans, même ceux qui comme moi étaient très sceptiques et critiques avant d'avoir vu le film, y sont allés durant le première semaine. Ben oui, sinon nous aurions été de bien piètres fans. Ajouter à cela TOUS les grands amateurs de SF en général (mais apr forcément de Star Trek) + TOUS les grands amateurs de scènes d'action et d'FX + TOUS ceux qui se sont trompés de salle Laughing = 433 725 entrées.

Oui, je pense que mon calcul est relativement juste.

Enfin bref, je n'ai jamais douté que ce film obtiendrait le résultat souhaité par la Paramount puisque grâce à Mr Abrams, Mme Paramount a eu exactement le film qu'elle voulait, un film tout public.

Je crains malheureusement que le phénomène du bouche à oreille, non pas dans le milieu des néophytes, puisque celui-ci sera forcément très positif, mais chez les fans, ne suffisent pas pour nuire au succès du film.

Quel dommage de voir mourir une si magnifique saga. Surtout de cette façon...



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MessagePosté le: Ven 15 Mai 2009 11:08    Sujet du message: Répondre en citant

mourrir ?
rien n'est mort,
pourquoi voudrait tu tirer un trait sur tout ce qui a été fait.

c'est comme dire que Bézu à tué la chanson Wink
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