[DVD] Rue barbare.

[rorschach]

Daniel Chetman dit "Chet" est de retour dans son quartier. Renonçant à sa vie de criminel, il affronte son ancien partenaire, le violent Hagen.



Je me souviens qu'à sa sortie en 1984, Rue Barbare avait créé un véritable tollé. La critique unanime (surtout dans la presse conservatrice) s'était déchaînée, dénonçant l'extrême violence du film, son néant artistique, son influence néfaste sur la jeunesse. Je me souviens aussi que je l'avais apprécié. Je l'ai donc revu avec curiosité, surtout par curiosité en fait, pour en avoir le c?ur net, avec un oeil neuf.



Ben rétrospectivement, il convient de noter une fois de plus la nullité crasse des critiques ciné, ces officiels qui se prétendent les détenteurs du bon goût. Moi aussi je fais des critiques, humblement dans mon coin, surtout pour mon propre plaisir. Je ne prétends pas détenir la vérité absolue sur un film, je pense parfois maîtriser mon sujet, je ne suis pas lu par des millions de personnes.
En 1983, ces gens dont c'est le métier, découvrent la violence au cinéma.
Avec le recul, Rue Barbare n'est pas plus violent (voire même moins) que le moindre polar US des années 70. Je ne parle même pas de l'entière filmo de Sam Pecquinpah. Bref, ces mecs que l'on paye pour aller au cinéma gratos sont des gros mauvais qui n'entravent que dalle des que ça sort du registre des films à tendance sociale pour chiens neurasthéniques et réalisateurs qui se filment le nombril. Immédiatement une pensée mesquine pour le critique de Libé dont j'espère qu'il faisait partie du plan social.



Tout d'abord, Rue barbare est l'adaptation d'un roman de David Goodis (la lune dans le caniveau). Il y a donc une origine littéraire au film. Ce n'est pas un film opportuniste surfant bêtement sur la vague de la violence au cinéma pour faire plus d'entrées.
Ce qui frappe le plus dans Rue Barbare, plus que la violence graphique bien réelle (mais pas de quoi fouetter un chat) c'est l'indifférence à la souffrance, le manque de solidarité d'une société totalement déshumanisée et qui par ce moyen s'offre elle-même à ses éléments les plus violents. Tout le monde s'en fout, tout le monde ferme les yeux dans son coin en priant le bon dieu que ça ne va qu'arriver aux autres. Voilà ce qui choque le plus dans le film et non pas les quelques gouttes de sang qu'il peut y avoir. En plus d'être mauvais, les critiques sont aveugles et bornés, ils se trompent de débat. Le sage montre la lune, le critique ciné regarde le doigt.



En plus d'entre une démonstration (certes, c'est avec les gros sabots) sur l'indifférence et le chacun pour soi dans notre société, l'image est volontairement sombre, les situations glauques, les personnages désespérant de connerie, de lâcheté, de démission. Le ton est volontairement pessimiste, y compris la petite note d'espoir finale qui ne résout rien, n'apporte aucune solution.



Rue Barbare est soutenu par une belle brochette d'acteurs. Bernard Giraudeau, Christine Boisson (à pwal elle participe résolument à l'atmosphère glauque du film) Bernard Pierre Donnadieu (un grand acteur dont je reparlerais très prochainement) Michel Auclair en père dégueulasse et obsédé (grande prestation), Jean Pierre Kalfon, le frère rocker raté (mais qu'est ce qu'il devient Kalfon bordel ? J'adore ce type, je l'ai pas vu depuis des années, depuis Total Western où il était une fois de plus excellent) Jean-Claude Dreyfus totalement égal à lui-même. Et même Jean Claude Van Damme dans un petit rôle de figuration.



La BO est signée Bernard Lavilliers avec entre autres la superbe "Y'a peut-être un ailleurs"

Loin de toutes polémiques car on a vu bien plus violent depuis et surtout sans aucune justification de fond, Rue Barbare est un bon film français à redécouvrir. En plus, si l'on fait abstraction des coupes de cheveux des nanas, le milieu fermé, son atmosphère sombre le rend intemporel et il a esthétiquement très peu vieilli.



Techniquement :

Rue Barbare ne semble pas avoir bénéficié d'une restauration. Au début les couleurs sont baveuses et la définition exécrable. Ensuite cela s'améliore pour les couleurs mais la définition reste très médiocre.
La cover annonce un son mono restauré.
Ha bon ? Heureusement alors, qu'est ce que ça serait sinon ? Certains dialogues sont étouffés et inaudibles et ça arrive assez souvent pour être agaçant. Seule la BO et les bruitages tirent leur épingle du jeu dans un ensemble faiblard.
Dommage.




Bonus :



- Interviews de Gilles Béhat et Bernard-Pierre Donnadieu
- Bande annonce
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[Rano]

aaaaah rue barbare, j'adore!!

et Paul bernard Donnadieu qui a vraimnt la tête de l'emploi
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[Snake Plissken ©]

[danywilde36]

Euh, en fait c'est Bernard Pierre DONNADIEU, le même que dans " Le retour de Martin GUERRE"

[Rano]