[2006] Rome Saison 1 (Zone 1)

[Pat 17]

J'ai fini de visionner Rome Saison 1 ce soir... Et si fait très exceptionnel, j'ouvre un topic, c'est simplement pour essayer de vous communiquer un peu de la jubilation qui a accompagné ces douze épisodes.

Commençons par le commencement : le coffret en lui-même est d'une grande réussite : l'aspect bois de l'écrin qui abrite le coffret proprement dit est très bien fait, à tel point même qu'il m'aura fallu quelques minutes avant d'en comprendre le principe de son ouverture.

L'image ensuite. Quelle beauté !! Dire que ce n'est qu'une série télé... Une série ? Voire, tout porte à croire que chaque opus est en fait un film, mais n'anticipons pas sur ce point. Contrairement aux autres séries que je possède, j'ai visionné l'intégrale de Rome en vidéo projection. Oui, une série diffusée sur un écran de 2,70 mètres de base. A l'inverse de beaucoup de séries qui ne supporteraient pas un tel traitement, Rome a démontré sur grand écran l'extraordinaire qualité apportée à sa réalisation technique : je ne suis même pas sûr d'avoir plus de 5 films qui peuvent rivaliser avec la précision au laser de l'image ; combien de fois me suis-je surpris, en cours de visionnage, de comparer le grain de peaux des acteurs ?

Et ce n'est pas tout : outre la précision affolante de l'image (si c'est çà la HD, je prends tout de suite), il y a la photo remarquable et très étudiée de l'ensemble de l'oeuvre. Des clairs obscurs parfaitement maîtrisés, des visages superbement sculptés par une lumière indirecte, une colorimétrie impeccable, qui rend justice aux matières comme aux êtres. Vous êtes sûrs que c'est une série ?

Le son est à l'avenant : visionné en DD 5.1 VOST, j'ai été tout d'abord séduit par la diction très classique des acteurs dans la langue de Shakespeare. Vous me direz, il ne saurait en être autrement, quand Cicéron ou Jules César, sur lesquels des générations de latinistes se sont échinés, sont de la partie.

La bande son, assez répétitive, m'a d'abord surpris : j'avais l'impression de jouer une partie de "Rise of Nations", à la mélodie très proche. Et puis, je me suis laissé envouté par les volutes de cette musique très simple, remarquablement spatialisée sur les 5 enceintes... Une série, vraiment ?

Assez parlé technique, et entrons dans le vif du sujet. Le sujet en lui-même est captivant : de la fin de la guerre des Gaules à l'assassinat de Jules César, c'est l'une des plus glorieuses pages de l'histoire de Rome qui nous est ici comptée. Je ne m?étendrais pas plus que cela sur l?aspect historique, connaissant mal l?histoire romaine. Les faits me semblent assez fidèlement rapportés, encore qu?il me semblait que Vercingectorix avait été assassiné dans sa cellule, et non pas en place publique. Par contre, sur le volet égyptien de l?histoire, que je connais nettement mieux (j?ai passé 10 ans de ma vie au pays des Pharaons, et ai lu quelques kilos de livres sur la question), c?est très fidèle : César a effectivement découvert un pays qui n?était plus que l?ombre de lui-même, gouverné par le dernier des rejetons du Général Ptolémée, à qui Alexandre le Grand avait laissé le gouvernement du pays en son nom, après qu?il eut fondé Alexandrie et avant de repartir vivre son destin. Ptolémée XIII était bien l?enfant falôt dirigé par son entourage, incapable de s?opposoer à l?ambition de sa s?ur et épouse Cleopatre VII (ben oui, il y en a eu 6 avant elle). Simple regret à ce niveau, pourquoi diable avoir montré un minaret dans la scène ou Pompée débarque près d?Alexandrie ?

La façon de traiter le sujet est plus captivante encore : foin du classicisme avec lequel étaient traités les Romains, ils n?étaient pas (que) des gens biens, comme l?iconographie traditionnel nous les peints ; ils étaient certes étonnement raffinés dans un monde de brutes (il n?y a qu?à se souvenir du fait que nos ancêtres pratiqueront encore, après la colonisation romaine, les sacrifices humains, même si de façon clandestine) ; poésie, philosophie, politique, droit, leurs institutions et leur mode de raisonnement les plaçaient très en avant de leurs voisins, à l?exception naturellement des Grecs à qui les emprunts confinaient au plagiat. Mais ils étaient aussi terriblement humains, avec leurs passions, leurs craintes, leurs superstitions, leurs erreurs, et bien sûr leurs faiblesses. C?est aussi et peut-être surtout cela que Rome montre : une société proche mais aussi très différente de la notre, avec ses coutumes, son mode de fonctionnement, son imaginaire et son réel. Une série, cela ?

Et ce réalisme va très loin, grâce notamment au naturel que savent déployer les acteurs pour ces gestes qui ne correspondent plus à notre vie ; tout y passe, des sacrifices religieux à la sexualité, des rapports sociaux complexes mêlant différence de statuts et différence de sexe, de la sociabilité d?alors aux préjugés marqués, la pratique presque gore de la médecine.. Il faut quand même oser (surtout pour une ?uvre d?origine américaine) montrer l?absence d?inhibition face à la nudité, la sexualité libre ou homosexualité était équivalente à hétérosexualité : quand le jeune Octave va se faire dépuceler sur ordre de sa mère, on lui propose hommes ou femmes?

J?ai vu du Balzac dans cette série : non pas que sociétés romaine et restauration française soient comparables (encore que?) mais dans la façon de narrer cette histoire : on suit cette période charnière de l?histoire romaine non pas d?un seul point de vue, mais de plusieurs : des destins parallèles qui sont ici exposés, ce n?est pas forcément celui de César qui est le plus intéressant, et d?ailleurs pas celui qui est mis en avant : intrigantes, soldats, citoyens, tout le monde y a sa place, à égalité. Chasue point de vue se succède, s'entre-choque, et finalement se complète.

Comme chez Balzac, ces destins multiples suivent leur chemin propre, juxtaposés les uns aux autres, mais se rencontrant et interférant les uns avec les autres également. Ce qui donne, pour chaque épisode, une densité inhabituelle. Ce ne sont d?ailleurs pas des épisodes, ce sont à chaque fois des moyens métrages ayant leur autonomie, leur rythme propre, qui se suivent, tout simplement. Une série ? Je n?y crois plus?

Car que dire de plus, par les reconstitutions somptueuses auxquelles nous avons droit ? Des décors parfaitement reconstitués, avec des objets similaires à ceux que l?on peut encore voir dans les musées : du casque martelé pour lui assurer une forme ronde à la fibule qui tient les vêtements, en passant par les incontournables lampes à huile et formes variées d?art, subtiles chez la noblesse et naïve pour ne pas dire grossière parmi la plèbe, tout y est? Plus encore, les mouvements de foules, ou de guerre, les manifestations publiques (magnifique triomphe de César notamment), sans atteindre les sommets auxquels parviendraient un Jackson aux commandes du Seigneur des Anneaux, est déjà loin de ce que permet de faire une série habituellement. Mais d?ailleurs, ce n?est pas une série, en fait?

? C?est un bijou, tout simplement.

[Nicolas]

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[rorschach]

[Pat 17]

[TWIN]

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[Pat 17]

[Vance]

Tant mieux si ça t'a plu. En tout cas, une série ambitieuse et c'est tant mieux : ça laisse augurer de productions similaires traitées avec autant de soin et de moyens. A éviter absolument en VF cela dit.

Quant à l'aspect "civilisé" des Romains, il n'est que le reflet de traditions écrites : c'était un peuple policé par des légistes, assez imbu de lui-même et attaché à ses coutumes, renforcé dans ses convictions par une tradition d'historiens compétents. Ils n'ont jamais atteint le degré de raffinement des Grecs entre le Ve et le IVe siècle avant JC. Au niveau de l'hygiène corporelle par exemple, il y aurait pas mal de choses à redire (un "soldat" wisigoth - donc barbare - avait toujours sur lui un nécessaire de toilette complet, ce que les Romains du IIIe siècle ne connaissaient pas). Cela dit, ils ont apporté avec eux près de 4 siècles d'une paix relative dans le bassin méditerranéen, et ça c'est inestimable.
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[TWIN]

[Pat 17]

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[Pat 17]

[rorschach]

[TWIN]

[Grey?]

J'ai bel et bien l'intention de me procurer cette série mais j'attends que cela baisse un petit peu (et puis j'ai pas mal de retard dans d'autres alors.... )

[broots]

moi je l'ai fait commander au boulot, ça aide
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Kramp ! Kramp !

Johnny, il transpire bordel !

[Pat 17]

[Pat 17]

[rorschach]

[Vance]