[DVD] Coffret Kiyoshi Kurosawa - Ep 1 : Kaïro

[rorschach]

Taguchi, un jeune informaticien est retrouvé pendu dans son appartement. Sous le choc, ses collègues cherchent à en savoir plus sur ce suicide inexplicable. Une piste les mène vers un mystérieux site Internet qui contamine ses utilisateurs, alors qu'à Tokyo suicides et disparitions se multiplient. Des petits groupes de jeunes gens se créent et tentent de résister...



Il m'aura été très difficile de parler de Kaïro puisque ces quelques lignes sont en gestation depuis plus d'un an que j'ai préparé ma fiche, l'agrémentant d'une idée de temps en temps sans arriver à synthétiser une ligne directrice.
Il y a un tel foisonnement dans ce film qu'il serait vain d'essayer de l'expliquer surtout que je viens à peine de me rendre compte pourquoi je n'arrive pas à en parler.
Kaïro vous fait ressentir de nombreuses choses, beaucoup de sensations remontent mais s'arretent avant d'arriver à la surface de la conscience, elle restent aussi fugitives que des ombres de fantômes.
Il est donc aisé de comprendre qu'un tel film agissant uniquement sur un ressenti vague, un malaise diffu, entraine soit une adhésion soit un rejet total. Ca passe ou sa casse.




Et pourtant cela commence mal. A première vue on dirait une transposition d'Helene et les garçons au Japon. Des jeunes vaquent à leurs occupations, l'une dans une serre s'occupe de plantes, une autre tripote sans conviction un ordinateur, l'ensemble dans un décors un pwal factice et deshumanisé.
Déshumanisation, voilà le mot et le thème central (et il y en a bien d'autres) sur lequel Kiyoshi Kurosawa va plaquer quelques questions existentielles: qu'elle est la place de l'etre humain dans un monde basé sur la technologie, la solitude, l'incompréhension...




Petit à petit, insidieusement s'installe une atmosphère troublante, un malaise impalpable. Lovecraft aurait appelé ça l'indicible. Pas d'effets tape à l'oeil au contraire mais une frousse qui prend son temps pour monter jusqu'à des moments de terreur pure accentués justement par leur apparition graduelle jusqu'à un final d'un pessimisme et d'une noirceur absolue.




Bref, j'essaye encore mais sans succes de faire partager mon ressenti.
Kaïro est de loin de meilleur film de fantômes japonais (si on peut le classer dans cette catégorie ce dont je foute fortement).
Le mieux n'est il pas de tenter l'expérience ?


Techniquement :



L'image très travaillée de Kaïro a du etre un cauchemar à encoder. Les couleurs sont soit chaudes soit froides, il y a du grain ou alors c'est lisse...
Arte video s'en sort admirablement et propose une galette presque sans défauts.
La piste VO en DSP 2.0 est d'une étonnante clarté au niveau des dialogues et distille avec parcimonie mais à bon escient des effets d'ambiance particulièrement efficaces.



Bonus :



- Séquence commentée par Romain Slocombe (auteur de "Un été japonais")
- Reportage sur "Kairo" de Paris-Première
- Bandes-annonces



















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