Article les métiers du DVD : le graphiste

[Eric L]

Salut,
ce post est un teasing, il faut que j'écrive mon argumentation, mais d'ici la fin de la semaine je vous donnerais mon avis sur ce reportage.

EL

P.S. : vous avez vu le suspens !!

[YannH76]

Bouuuu, c'est pas normal !
Je veux savoir...

Mais c'est vraiment un sujet intéressant, d'ailleurs, j'ai retrouver un visuel concernant l'intitulé du Post, et c'est vrai qu'un bon graphiste, ça change tout !

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DVD : 1107 / HD-DVD : 74 / Blu-ray : 176

[Eric L]

LOL !!
YannH tu m'à eu, je suis obligé d'assurer maintenant? pas question que je me défile !!

J'ai pas mal de taf en ce moment mais promis, je poste tout ça avant samedi !

EL

[YannH76]

C'est hier soir que j'ai vu ce Post !!!
C'est vrai que le parle pas assez des graphistes qui sont derrière la galette, que ce soit pour les menus, la jaquette, enfin tout ce qui concerne les visuels, de même pour les pochettes de magazines, qui sont splendides pour certaines.
D'ailleurs, la dernière du magazine "Les Années Laser" est très détaillée, et très bien intégré dans les différents thèmes.

Pour la jaquette du DVD, le moteur de recherche du forum m'a bien été utile, c'est impressionnant quand même le nombre de Post sur le forum, mais je l'ai quand même retrouvé...
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DVD : 1107 / HD-DVD : 74 / Blu-ray : 176

[Eric L]

Salut,
Il n'est jamais trop tard pour pousser un coup de geule.
Il concerne l'article sur les métiers du DVD : le concepteur graphique (N° 88, février 2003).
Mr Patrick Tanguy est présenté en tant que directeur d'agence et non pas en tant que graphiste, c'est déja troublant, le malaise se confirme à la lecture.

Les questions sont orientées "packaging" et "visuels" et les réponses obtenues sont invariablement connotées "marketing" avec un vocabulaire commercial.
Plutôt que de faire un long discours critique sur les réponses, j'ai préféré l'exercice suivant : j'ai répondu aux questions de l'article (celles qui concernent le graphisme) puisque je suis moi-même graphiste. Certains jugerons la démarche prétentieuse mais elle est au moins légitime.
Je vous invite à comparer mes réponses à celle de Mr Tanguy.

Je précise d'abord que le graphisme c'est : la création de visuels dont le but est d'attirer l'attention et le plus souvent de faire passer un message (commercial, artistique, politique?). (c'est une définition réductrice mais ça n'est pas l'endroit pour en discuter)

INTERVIEW :
LAL : Comment la nature de votre travail a-t-elle changé avec l'arrivé du DVD?
EL : Avec la VHS notre travail se limitait à la conception de jaquettes. Pour le DVD nous avons dû intégrer le travail sur la matière, les formats différents, les encres spécifiques etc. Ce travail demande plus de temps et de réflexion.

LAL : Amenez-vous vos propres idées aux éditeurs, ou viennent-ils vous voir en sachant précisément quoi vous demander ?
EL : Le plus souvent les éditeurs ont une petite idée de ce qu'ils veulent, ils nous font un brief qui nous permet de leur proposer différents projets créatifs. C'est souvent à ce premier brief que nous faisons les propositions les plus folles en terme de matériaux, de coffrets etc. Bien entendu c'est sur les coffrets collectors que nous pouvons nous éclater, les éditions simple ne nécéssitant qu'une jaquette et parfois une PLV*.
À ce stade nous "oublions" souvent les contraintes de fabrication pour faire ressortir les idées les plus pertinentes.

LAL : Quel est le cheminement type d'un packaging DVD ?
EL : À nouveau il faut distinguer la version simple du collector.
Le premier reprend en général l'affiche cinéma, le second nécéssite un travail de fond. Pour le collector nous devons faire attention à ce que le budget nous permet de faire, carton, plastique, métal, surremballage, boîtier sur mesure, impression à chaud**, images lenticulaires***?
Ensuite viennent les choix esthétiques, certains éditeurs prennent des risques ("8 femmes" n'est pas identifiable au premier coup d'?il par exemple) et misent sur l'originalité, d'autres sont frileux et préfèrent des designs très proche de la promo originale ce qui est beaucoup moins intéressant pour nous. En parallèle on travaille sur le mobilier : box, poster, kakémono, affiche et publicité pour les magazines.

LAL : Mais vous n'êtes pas obliger de reprendre le visuel Cinéma sur sa jaquette ?
EL : En partie, il y à des obligations; par exemple on ne change pas un logo ou la typo d'un titre. Ensuite c'est à déterminer en fonction de la vision qu'on les spectateurs du film : pour Amélie Poulain on est obliger de reprendre le fond vert, le logo et le portrait d'Amélie parce-que ce visuel est une signature pour le film, à nous de les présenter différement; par contre "la chute du faucon noir" on est beaucoup plus libre parce-qu'il n'y à pas d'acteur à mettre en avant et il à déja été utiliser plusieur visuels pour sa promo en salle.

LAL : C'est ainsi que certaines jaquettes peuvent être recentrées sur un acteur?
EL : Oui, un acteur devenu célèbre depuis devient un argument de vente qu'il faut visualiser. Cela va de paire avec cette technique discutable du "par le réalisateur de?" ou "par le producteur de?". Ces phrases nous obligent parfois à remettre en question des mise en page savantes et travaillées, et ainsi défigurent le travail fait sur l'identité du film. Il ne faut pas oublier que nous travaillons sur l'"image" du film, c'est à dire sur ce que veux dire ce film, s'agit-il d'une comédie ou d'un drame ? Nous devons créer des visuels qui représentent fidèlement le contenu du film. Cela fait partie des concessions qu'un graphiste fait au marketing.

LAL : Y-a-il une part de travail publicitaire dans votre démarche ?
EL : Oui, si l'on considère la publicité au sens large, c'est à dire comme un moyen de faire connaître et de vendre un produit. Non, parce-que nous ne créons pas de concept marketing autour d'un film, nous ne faisons que mettre en valeur les images du film.
(vous ne verrez jamais une femme à moitié nue dans un canapé pour vous vendre, grâce à un gag douteux, un DVD sur la pêche !)

LAL : Comment voyez-vous l'avenir du packaging DVD ?
EL : il n'y à pas de surprises, d'un point de vue strictement matériel il resteras tel qu'il est : des coffrets qui se déplient, des boites en métal ou bien en plastique (rare pour l'instant) etc, limites en grande partie imposée par la taille et la manière d'utiliser un DVD. Mais d'un point de vue purement graphique il va subir l'évolution naturelle du langage visuel : comparez les affiches de cinéma des années 60 avec celle d'aujourd'hui (nous en remettons parfois au goût du jour pour les sorties DVD) ! La même évolution se reproduit lentement et nous ne verrons pas la transition s'effectuée alors qu'elle auras bien eu lieu, ce n'est pas un phénomène lié au DVD ou au cinéma, c'est global.

J'aurais aimer ajouter cette réponse à cette nouvelle question (!) :
EL : Quel est le mauvais côté de votre métier ?
EL : C'est de toujours laisser le dernier choix du graphisme à des commerciaux qui n'ont aucune "éducation de l'image", heureusement que certains d'entre eux nous font confiance et ne font pas intervenir leurs goûts personnels dans leurs choix.

Et puis les questions : "le poids du DVD dans votre CA"; "l'étendue de vos prestations" et "Vous partagez vos locaux avec un labo d'authoring c'est un hasard?" n'ont rien à voir avec le sujet ! (c'est plutôt un bon coup de pub !)

Il aurait également été très instructif de voir un projet dans ses différentes étapes : les croquis, les projets, les maquettes, le produit fini.

Mr Tanguy ou Mr Séfrin, si vous lisez ces lignes je vous invite vivement à me donner votre avis, j'en serais ravi.

EL

*PLV : publicité sur le lieu de vente (on peut dans le cas du DVD l'appeler MEA : mise en avant, le plus souvent dans ce que l'on appelle un BOX - meuble en cartons habillé au couleurs du Film/DVD-)
** l'impression à chaud est le nom du procédé qui permet d'imprimer en "or" comme si il s'agissait de feuille d'or (existe aussi en "argent" et autres "cuivres").
***images lenticulaires : une image "qui bouge" suivant notre point de vue, comme quand on était gamins.

[YannH76]

Très intéressant, et pas sous le même angle aussi !

C'est vrai que l'idée de suivi d'un projet aurait été plus parlant, on aurait pu voir la progression, les différentes étapes, briefing et produit finalisé...

Une idée pour un prochain dossier de LAL ?
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